Les services de sécurité de l’État nigérian (SSS) de l’État d’Akwa Ibom ont libéré Kufre Carter, après avoir initialement ignoré une décision de justice visant à libérer le journaliste sous caution.
Kufre Carter, qui travaille pour XL 106.9 FM, dans la capitale de l’État, Uyo, a été libéré sous caution le 27 mai 2020, exactement un mois après avoir été arrêté pour avoir critiqué le commissaire à la santé de l’État sur sa gestion de l’épidémie de coronavirus.
Il a été arrêté le 27 avril 2020 après avoir publié sur Facebook un message accusant le commissaire à la santé de l’État, Dominic Ukpong, d’avoir mal géré la pandémie de COVID-19.
Le 29 avril 2020, le SSS l’a mis en accusation devant un tribunal de première instance à Uyo pour diffamation.
Le juge, Winifred Umohandi, a fixé une caution de 3 millions de nairas, plus une lettre du chef de son village attestant de son identité. Incapable de remplir les conditions de la libération sous caution, Carter a continué à être détenu par le SSS jusqu’à ce que son avocat, Inibehe Effiong, obtienne une décision de la Haute Cour pour réduire la condition de la libération sous caution de 3 millions de N à 200 000 N plus une caution en la personne d’un indigène éminent ou d’un homme d’affaires relevant de la juridiction du tribunal.
Cependant, après que Carter ait rempli les conditions de libération sous caution révisées, la Haute Cour ayant ordonné sa libération le 22 mai 2020, le SSS l’a illégalement détenu pendant cinq jours supplémentaires, au mépris total de l’ordre de la Cour, ce qui lui a valu la condamnation des organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse au Nigeria et à l’étranger.
Si nous nous félicitons de la libération éventuelle de Carter, nous maintenons que son arrestation pour avoir critiqué le travail d’un fonctionnaire public est une marque d’intolérance et d’abus de pouvoir. Nous condamnons le SSS pour avoir continué à détenir le journaliste pendant cinq jours supplémentaires après que la Haute Cour ait ordonné sa libération. Le MFWA trouve la position du SSS extrêmement inquiétante, car elle équivaut à un mépris flagrant de l’État de droit et des procédures régulières.
Nous demandons donc instamment aux autorités de l’État d’Akwa Ibom d’abandonner toutes les charges retenues contre Carter et de veiller à ce qu’il ne soit pas harcelé pour avoir exercé son droit de citoyen et son devoir de journaliste d’exiger des comptes des fonctionnaires payés par le trésor public.