Le 14 juillet 2015, la Police a détenu Mohamed Guèye et Alioune Badara Fall, respectivement directeurs de publication des journaux Quotidien et L’Observateur.
Les deux avaient été convoqués séparément à la Police de Colobane pour interrogatoire.
C’était la troisième fois que Guèye a été convoqué, après avoir déjà été convoqué deux fois en juin, suite à la publication dans Le Quotidien du procès-verbal de l’audition du chanteur sénégalais Thione Seck mis en cause pour faux billet et fraude.
La correspondante de la MFWA au Sénégal a rapporté que Guèye, qui a été convoqué pour une simple audition ce mois, a été détenu plus tard pour “violation du secret de l’instruction”. Selon les sources de notre correspondante, Guèye a été détenu à la Gendarmerie jusqu’à ce qu’il soit autorisé à aller à la mosquée sur sa demande.
Dans l’affaire de Fall, lui et son reporter, Mamadou Seck, ont été convoqués pour répondre de questions relatives à un article sur le plan de vol des soldats sénégalais qui étaient sur le point d’être transportés en Arabie Saoudite. Selon les autorités, le départ des soldats n’était pas encore à l’ordre du jour, d’où la fausseté de la publication.
Fall et Seck ont ensuite été libérés dans la soirée du 14 juillet.
Le même 14 juillet, Mamadou Wane, directeur de publication de l’Enquête et également directeur du journal en-ligne lignedirect.sn, a été convoqué, détenu et libéré plus tard.
Pour l’heure, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal a dénoncé ces incidents. Selon son Secrétaire-Général, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, ces arrestations et détentions constituent un stratagème utilisé par la Police et les autorités pour “terroriser” les médias.
La MFWA se joint au SYNPICS pour dénoncer ces violations de la liberté d’expression. Nous faisons également appel aux autorités pour qu’elles respectent et protègent le droit à la liberté d’expression, au lieu de faire taire les journalistes à travers des menaces de privation de liberté et de privation réelle de ladite liberté.