Liberté d’expression : Le Sénégal devenu une prison de masse et un cimetière

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Photo: Africa Global Village

La période entre mars 2021, date à laquelle le chef de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, a été accusé d’avoir violé une masseuse, jusqu’à sa condamnation pour corruption, le 1er juin 2023, a été ponctuée d’arrestations et de tueries. Jusqu’à présent, au moins neuf personnes ont perdu la vie à cause des troubles politiques en cours, tandis que près de 700 personnes ont été arrêtées ou emprisonnées.

Mais ce ne sont là que quelques faits saillants ; derrière les statistiques, la tendance inquiétante des arrestations soit des membres du parti politique de Sonko, PASTEF-Les Patriotes ou des partisans de ce parti, ressort d’une observation plus attentive. Dans ce qui peut être décrit comme un épuisement systématique des cadres du PASTEF-Les Patriotes par le biais d’arrestations et de détentions, le secrétaire national du parti, le secrétaire général, le membre de deuxième rang et le responsable de la communication, entre autres, ont été emprisonnés.

D’autres personnes qui n’ont pas été épargnées par les arrestations et les détentions dans le cadre de l’affaire Sonko sont des chefs religieux, des acteurs de la société civile et des individus qui ont critiqué le gouvernement de Macky Sall pour sa gestion implacable de l’affaire Sonko.

Étant donné que Sonko, qui est arrivé troisième aux élections sénégalaises de 2019, est en tête des sondages préélectoraux pour les élections de 2024, il y a un soupçon naturel que le gouvernement de Macky Sall met en œuvre un programme visant à éliminer Sonko et son parti des élections de 2024.

Au Sénégal, on craint fort que le gouvernement n’exclue Sonko des élections de 2024.

Ces craintes peuvent être ou non farfelues, mais en fin de compte, la façon dont le gouvernement s’y prend pour mettre des bâtons dans les roues de Sonko, des membres de son parti et même des voix indépendantes qui s’élèvent contre son autoritarisme, a un effet net négatif sur l’espace civique. De nombreuses personnes ont été arrêtées et détenues simplement pour avoir exprimé des opinions sur les réseaux sociaux, tandis qu’au moins une personne est poursuivie pour avoir collecté des fonds pour PASTEF.

Un rapport produit par la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest souligne que le nombre croissant de décès dus aux troubles politiques a transformé le Sénégal en une sorte de cimetière déguisé, tandis que les arrestations et les détentions l’ont métaphorisé en une prison.

En outre, dans toutes ses réponses punitives, le gouvernement a surtout brandi les lois pénales sénégalaises sur la diffamation, qui posent problème. C’est pourquoi il est nécessaire de lancer un appel à M. Macky Sall et à son gouvernement pour qu’ils mettent fin aux persécutions. Tel est l’objet du présent rapport, qui prévoit la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et détenues pour diffamation criminelle.

Il appelle également le gouvernement à mettre fin à toutes les activités liberticides et à restaurer l’espace civique libre, ouvert et tolérant qu’il devrait être.

Lire le rapport complet ici.