Nathalie Prévost, correspondante de TV5 au Niger est interdite de couvrir l’actualité nigérienne pour son organe qu’elle représente.
Dans une lettre datée du 21 juin, 2016 à elle adressée, la Ministre nigérienne de la Communication, Amina Moumouni reproche à Nathalie de ne « pas respecter l’esprit et la lettre des textes régissant la presse, notamment l’ordonnance no. 2010-035 du 04 Juin 2010.»
L’autorisation de tournage lui est aussi retirée avec effet immédiat.
Il n’y a pas eu un communiqué pour expliquer davantage les faits qui auraient conduit à l’interdiction. Cependant, on croit généralement que la décision aurait un lien avec son article relatif à l’attaque de Boko Haram le 04 Juin dernier à Bosso, une ville située à plus de 1000 Km de la capitale.
Dans un article qu’elle a publié sur le site internet du quotidien français Le Monde, elle titrait que l’attaque de Bosso a révélé « la faiblesse de l’armée. » Elle a poursuivi que « les militaires, souvent de très jeunes soldats tout juste sortis de l’école, ont pris la fuite, laissant derrière eux une ville livrée au pillage ainsi qu’un important arsenal de guerre».
Dans le même article Nathalie a reporté la présence des troupes tchadiennes venues en appuie des efforts de guerre du Niger. Elle a également signalé la présence des drapeaux noirs de Boko Haram dans la ville de Bosso. Tous rapports vivement rejetés par le gouvernement.
Le correspondant de MFWA au Niger dit que les autorités nigériennes ont été ébranlées par les rapports de Nathalie qui dressent un portrait sombre de la campagne contre le groupe terroriste.
Nathalie, une française, vit pendant une quinzaine d’années au Niger où elle œuvre activement au sein des media et le travail social. Elle est par ailleurs formatrice volontaire à l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de la Communication (IFTIC) où elle a eu à former plusieurs journalistes nigériens.
MFWA croit que cette affaire relève de la compétence du régulateur national des medias qui est habilité à traiter des manquements au code professionnel. Nous appelons donc au gouvernement nigérien à s’abstenir de tels actes qui sont susceptibles d’intimider les media. Nous exhortons aussi les media à agir toujours en professionnel.
Trouver ici une copie de la lettre adressée à la journaliste