La Fondation des médias pour l’Afrique de l’ouest (MFWA) se félicite de la libération de deux journalistes maliennes emprisonnés pour outrage à magistrats, suite à la publication sur Facebook des vidéos jugées offensives à l’endroit des magistrats.
La plainte a été retirée par la corporation des magistrats, et le 22 Février 2021, la cour d’appel de Bamako a ordonné la mise en liberté d’Adama Diarra et Seydou Oumar Traoré, et ils ont été sortis de prison.
Leur libération fait suite à la médiation des organisations nationales de défense de la presse, y compris la Maison de Presse de Mali, l’organisation nationale partenaire de la MFWA,
Le 21 Octobre 2020, Adama Diarra, alias Vieux Blen, un journaliste de la radio Voix des Jeunes, basée à Bamako, a été arrêté et placé en garde à vue lors qu’il a répondu une convocation de la Brigade d’investigation judiciaire (BIJ) de la police malienne. Lorsque Diara s’est présenté à la BIJ, il a été interrogé pendant plusieurs heures et conduit au bureau du procureur général au tribunal de district de la commune III. Il été accusé d’outrage à magistrats pour avoir publié des vidéos critiques sur Facebook. Le procureur a ordonné sa détention, et le journaliste a été envoyé en prison.
Le journaliste sera libéré le 27 Janvier 2021, mais retournera en prison suite à l’appel de sa décision de libération par le parquet de la Commune III.
Le 14 novembre 2020, Seydou Oumar Traoré, un autre journaliste de la radio Jekafo, a été arrêté dans un village, à quinze kilomètres de Bamako et détenu dans un camp militaire avant d’être envoyé en prison. Convoqué avec Adama Diara, Traore n’y a pas répondu et était en fuite. Tout comme Diarra, Traore été accusé d’outrage à magistrats en relation avec les mêmes vidéos.
Quoique la MFWA se réjouit de la mise en liberté des journalistes Vieux Blen et Seydou Traore, nous estimons que les deux journalistes ne devraient pas être emprisonnés pour avoir s’être exprimés sur une affaire d’ordre public. L’organisation considère que l’emprisonnement des journalistes pour une publication critique sur des institutions publiques est une sanction extrême susceptible d’amener les journalistes à pratiquer l’autocensure.
Par ailleurs, la MFWA exhorte le gouvernement de la transition au Mali à garantir et protéger la liberté d’expression et de la presse indispensable pour le retour de l’état de droit au Mali.