La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne la violence de la horde de jeunesse surexcitée du pari d’opposition Pdci-Rda contre l’équipe de reportage de la chaîne de télévision privée ivoirienne, NCI et le correspondant de RFI, le 3 juin 2021.
La violence a été commise lors que les les journalistes couvraient une rencontre entre le ministre ivoirien de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin et le secrétariat exécutif de leur parti, présidé par Maurice Kacou Guikahué, au siège de ce parti à Cocody,
La jeunesse du Pdci-Rda a réussi un coup de maître dans la violation des droits des journalistes au siège de leur parti à Cocody, le jeudi 3 juin 2021. Le journaliste, Traoré Medandje (chef d’équipe) et son cadreur Mathurin Badé – tous deux de NCI, et correspondant de RFI, François Hume Ferkatadji, ont été molestés, le matériel de travail de NCI a été endommagé par une horde de jeunes du Pdci, bien identifiée par les journalistes, conduite par le président de la Jeunesse de ce parti (Jpdci) rurale, Innocent Yao. Sous prétexte qu’ils s’opposent à la présence du ministre de La réconciliation nationale Kouadio Konan Bertin qui, selon eux, aurait trahi leur parti, le Pdci-Rda. Ce, dans le seul but d’empêcher les professionnels des médias d’exercer leur métier d’informer.
Voici le visage hideux que la jeunesse du Pdci-Rda, parti de l’opposition ivoirienne, a donné à la démocratie à la face du monde avant la rencontre entre le ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin et le secrétariat exécutif du Pdci-Rda, présidé par Maurice Kacou Guikahué.
Conséquence : journalistes et cadreur ont été molestés, le cameraman Mathurin Badé s’en est sorti avec des égratignures. Quant au matériel de travail des reporters de NCI, il a été mis hors d’état d’utilisation. C’est sous escorte de la gendarmerie que les journalistes agressés ont quitté le siège du parti de Henri Konan Bédié.
Traoré Medandjé (chef d’équipe à NCI) raconte ce qu’il a vécu avec son caméraman monsieur Mathurin Badé : « Jeudi aux environs de 15h40 minutes le ministre de la Réconciliation était au siège du Pdci pour s’entretenir avec Monsieur Maurice Kakou Guikahué. Dix minutes après alors qu’ils étaient en pleine séance du travail dans une salle, une horde de jeunes militants de la Jpci avec à leur tête Monsieur Innocent Yao fait irruption dans la salle où se trouvait le journaliste attendant la lecture de la déclaration finale sanctionnant la rencontre. Les jeunes du Pdci mécontents, menacent les journalistes de quitter le lieu malgré l’intervention du secrétaire exécutif. Non écouté, ce dernier s’est retiré sans avoir convaincu la Jpdci. Le correspondant de Rfi est le premier à subir la furie des jeunes surexcités. Molesté, il réussit à quitter les lieux. Puis, c’est nous la cible et les victimes. Nous sommes pris à parti. Pris aux collets. Mon cameraman vient à mon secours. Il est lui aussi attaqué. Copieusement battu, il est mis dehors et s’en sort avec de légères contusions. Pendant la scène, micro et caméra sont retirés et endommagés », a déclaré le chef d’équipe de NCI.
Après ce dégât, le Pdci-Rda a, à travers un communiqué, reconnu son tort et s’est excusé auprès des journalistes dont « le matériel de travail a été avarié, du ministre Kouadio Konan Bertin et de sa délégation, ainsi que de la presse nationale et internationale. Le Pdci-Rda invite les militants à la retenue et à la responsabilité ».
Le porte-parole du Pdci-Rda, Kouamé Yao Séraphin a également condamné « ces actes contraires à sa volonté sans ambages d’aller au dialogue et à la paix » dans un communiqué.
Par ailleurs, la direction de NCI souhaite que la lumière soit faite sur cette affaire : « NCI se réserve le droit de saisir les juridictions compétentes pour faire la lumière sur cet incident inacceptable », a déclaré le présentateur du journal télévisé de cette chaîne, Ali Diarrassouba.
La MFWA s’indigne de ces actes de violence contre les journalistes dans l’exercice de leur métier par la jeunesse du Pdci-Rda. C’est une violation grave à la liberté de presse que nous condamnons fermement. la MFWA exhorte par ailleurs les leaders politiques à éduquer leurs proches sur le rôle important d’information du public que jouent les journalistes. Nous demandons qu’une enquête soit menée sur cette agression injustifiée sur les journalistes et que les auteurs soient punis.