Une politique controversée visant à soumettre les journalistes couvrant la présidence à un filtrage de sécurité intensif a été retirée à la suite d’une réaction des médias.
Dans un communiqué publié le 2 avril 2019, Gambia Press Union (GPU), l’organisation partenaire de la MFWA dans ce pays, a annoncé le retrait de la nouvelle procédure de contrôle.
“Lors de la réunion de ce matin, la DPPR Amie Bojang-Sissosho a déclaré qu’après discussion avec le président du GPU et la secrétaire générale et sur consultations avec ses collègues de la Présidence, son bureau était parvenu à la conclusion que l’interrogatoire des journalistes par la NIA ne se poursuivrait plus” a dit GPU.
La directrice de la presse et des relations publiques (DPPR) de la présidence, Aamie Bojang-Sissosho, a récemment distribué un document intitulé “Politique d’accès des médias à la Présidence” à tous les organes de presse. Le 27 mars, un journaliste du journal Foroyaa qui avait demandé à être accrédité a été informé qu’il pourrait être appelé à des contrôles de sécurité à l’Agence Nationale de Renseignement (NIA).
La fraternité des médias en Gambie a toutefois protesté contre le fait que le contrôle supplémentaire était trop intrusif et n’était pas non plus clairement spécifié dans le nouveau document de politique.
Le 30 mars 2019, le GPU a convoqué une réunion d’urgence pour examiner les implications de la nouvelle procédure de contrôle. Au terme de ses délibérations, il a publié un communiqué rejetant la directive et a invité les journalistes gambiens à s’abstenir de ces nouvelles dispositions dans l’attente d’une discussion concluante avec les autorités à ce sujet.
Le GPU a déclaré que le mode de contrôle actuel exigeant des journalistes qu’ils soumettent leur carte d’identité nationale et remplissent un formulaire préparé par la Présidence était suffisant pour une vérification des antécédents.
“De plus, avec la nouvelle politique, les journalistes sont obligés de se présenter devant un panel des responsables de la NIA pour des interrogatoires de sécurité pouvant durer environ une heure”, avait déclaré le GPU dans un communiqué.
Les autorités pourraient aussi abuser de cette politique pour cibler les journalistes critiques.
“Nous sommes d’avis que la nouvelle mesure offre la possibilité d’abuser de la liberté de la presse [et] qu’elle pourrait être utilisée à l’avenir pour exclure les professionnels des médias jugés critiques à l’égard du gouvernement et de ses représentants”, indique le communiqué.
La MFWA partage les préoccupations du GPU et se félicite par conséquent du retrait de la politique controversée.