Le Président Alpha Condé a menacé de fermer tout organe de médias qui fait la couverture des activités d’Aboubacar Soumah; un membre dirigeant du syndicat des enseignants qui sont en grève.
S’adressant à la 46ème rencontre Internationale de l’Union de la Presse Francophone le 25 Novembre 2017, le Président Condé a décrit la grève des enseignants dans le pays comme une révolte et que tout organe de média qui diffuse les communiqués d’Aboubacar Soumah, le Secrétaire Général Adjoint de l’Union Libre des Enseignants et Chercheurs de la Guinée (SLECG, comme complice). Il a fait connaitre sa menace de fermeture des médias contre tout organe de médias complices.
Nous sommes parvenus à un accord avec le syndicat. Comment se fait-il que quelqu’un peut juste se révolter? Et ce qui est même encore grave c’est le fait qu’il y a des stations de radio qui lui offrent une couverture. Cependant s’il y a rébellion, la radio qui en fait la diffusion est complice. J’ai dit à la rencontre que toute radio qui diffusera le communiqué d’Aboubacar Soumah sera fermé parce qu’elle en sera en complice.
Depuis le 13 Novembre 2017, le secteur de l’éducation en Guinée a été paralysé par une grève lancé par Aboubacar Soumah. Les autorités ont cependant prétendu que la grève est illégale.
Cette menace s’ajoute à une série de récentes violations perpétrées contre les stations de radio en Guinée. Le 30 Octobre 2017, l’Autorité Nationale de Régulation des Télécommunications (ARPT) a brouillé la fréquence de transmission de Radio Gangan pendant quatre jours. Ceci fait suite à des fausses rumeurs attribuées à la station sur le décès du Président Alpha Condé.
Quatre jours plus tard (3Novembre), l’autorité de régulation des médias, la Haute Autorité de la Communication (HAC) a suspendu pendant une semaine Espace FM et toutes les radios relais à travers le pays. La suspension était en lien avec la première édition des Grandes Gueules qui a débattu de l’état des garnissons militaires en Guinée.
La MFWA considère que la mise en garde du Président Condé contre les stations de radios en Guinée à ne pas diffuser les communiqués de Soumah est une atteinte directe à la liberté de la presse et relève clairement de l’interférence avec la ligne éditoriale des stations radio. Cette tentative de musèlement de Souma est en elle –même une violation de ses droits à s’exprimer lui-même sur une affaire dans laquelle il est un acteur clé.
Nous voudrions exhorter le Président Condé à retirer la menace et à continuer le dialogue avec l’union des enseignants en grève au lieu de recourir à la censure.