La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne la menace de mort sur le journaliste de Jonas Baikeh ivoirien du site Linfodrome, envoyé spécial à Séguéla, le 17 mars 2021, pour les obsèques du Premier ministre, Hamed Bakayoko.
Il a été reproché à Jonas Baikeh d’avoir divulgué l’information relative au malaise piqué par le directeur général de la Sicogi (Société ivoirienne de construction et de gestion Immobilière), Bouaké Fofana, par ailleurs président du conseil régional du Worodougou en charge de l’organisation des obsèques de feu le Premier ministre.
Selon plusieurs témoins, le président du conseil régional du Worodougou, Bouaké Fofana a subi un malaise et a manqué de s’écrouler, n’eût été la vigilance de ses voisins immédiats. La victime a été évacuée dans une structure sanitaire de la ville. Les faits se sont produits au cours d’une rencontre avec les jeunes, au siège local du Rhdp (Rassemblement des houphouëistes pour la démocratie et la paix), en présence des autorités municipales et préfectorales et des journalistes, dont le confrère Jonas Baikeh.
Le malheur de Baikeh a été d’avoir relayé l’information en temps réel sur le site qui l’a envoyé en mission.
Les proches du directeur général de la Sicogi se sont résolus à le faire taire à jamais, en lui intimant l’ordre de quitter la ville avant 18 heures au risque de perdre sa la vie. L’information a été confirmée par plusieurs journaux dont Linfodrome.
Un journaliste du journal L’Inter confirmait les faits sur sa page Facebook. « Les proches de Bouaké Fofana sont en colère contre le journaliste de Linfodrome qui dans la matinée de ce mercredi a pris part à une rencontre du Rhdp. Rencontre au cours de laquelle leur mentor, Bouaké Fofana a eu un malaise et a été évacué dans un centre de santé. Informés de la publication de l’information, les proches du directeur général de la Sicogi se sont résolus à le faire taire à jamais. Et ce, après 18 heures. A l’heure actuelle, le journaliste s’est réfugié dans un lieu tenu secret. Nous y reviendrons ! », indiquait Venance Kokora.
Pour sa sécurité à ne pas être prisonnier d’une cachette où le pire peut arriver à cause de la menace, il est rentré à Abidjan.
La menace de mort sur le journaliste, Jonas Baikeh, par les proches du directeur général de la Sicogi est une violation grave à la liberté de presse.
Tout en condamnant cette agression, la MFWA exhorte les leaders politiques à éduquer leurs proches sur le rôle important d’information du public que jouent les journalistes. L’organisation demande qu’une enquête soit menée sur cette agression injustifiée sur le journaliste et que les auteurs soient punis.