La MFWA, ses partenaires examinent la loi d’accès à l’information de la Côte d’Ivoire 14 ans après son adoption

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La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), en partenariat avec son partenaire ivoirien l’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie (OLPED) a organisé un forum pour évaluer la loi d’accès à l’information d’intérêt public de la Cote d’Ivoire.

Le forum organisé le 21 septembre 2021 à l’Hôtel Manhattan Suites à Abidjan, avait pour objectif de voir si cette loi répond suffisamment aux atteintes des autorités de la Côte d’Ivoire par rapport à la politique de gouvernance transparente et responsable.

La rencontre a bénéficié de l’appui financier de l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), une organisation basée à Dakar, qui œuvre à promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance, une grande participation citoyenne au processus de gouvernance.

La loi d’accès à l’information d’intérêt public en Côte d’Ivoire, N°2013-867, a été adoptée le 23 décembre 2013. L’adoption cette loi a été suivi en 2015 par la mise en place de la Commission d’accès à l’information d’intérêt public et aux documents publics (CAIDP), l’institution chargée de sa mise en application efficace. La CAID est censée veiller à ce que le journaliste, la société civile ou le citoyen lambda puisse accéder à l’information dont il a besoin auprès des administrations publiques et services privés pour s’assurer de la gestion efficace des biens publics.

Dans son allocution, M. Muheeb Saeed, chargé de programme au sein de la MFWA, a souligné que la bonne gouvernance passe par la transparence et la reddition des comptes auprès des citoyens. Cependant, les journalistes ont toujours du mal à obtenir des informations de sources fiables afin de pouvoir remplir leur devoir qui consiste à informer la population et exiger la reddition des comptes de la part des autorités publiques. Ces dernières ont par ailleurs ont le réflexe de garder secrètes des informations concernant la manière dont elles s’acquittent de leurs responsabilités. « Cette culture de secret donne souvent lieu à la spéculation et la dissémination de fausses informations. Il est dont dans l’intérêt commun des autorités, des journalistes et du public que la transparence soit promue dans la fonction publique », avait souligné, M. Saeed.

Selon Dr Bamba Souleymane de la Commission d’accès à l’information et documentation publique (CAIDP), la loi d’accès à l’information a apporté un changement en ce sens que tout demandeur d’information auprès d’une administration publique ou privée peut désormais saisir la CAIDP. Celle-ci a la possibilité de faire pression sur l’organisme en question en cas de refus ou de non coopération.

La représentante du ministre de la Communication, des Médias et de la Francophonie, Agnès Kraidy a souligné que le président de la République, Alassane Ouattara, avec notamment la mise en place d’un ministère chargé de la lutte contre la corruption, « clarifie son positionnement » quant à la gestion de la chose publique.

Le président du comité directeur de l’OLPED, Zio Moussa, a indiqué, pour sa part, qu’un grand pas a été franchi avec l’avènement de cette loi et que beaucoup reste encore à faire. Par conséquent, il a invité les acteurs à s’inspirer de la loi d’accès à l’information d’intérêt public et aux documents publics de la Sierra Leone qui est « l’une des meilleures lois ».

« Il faut faire en sorte d’utiliser cette loi qui existe, pas seulement pour les journalistes mais aussi pour la société civile ainsi que pour le citoyen lambda. Il faut que nous l’utilisions, que nous comprenions le fonctionnement, le contenu, l’esprit et la lettre afin que nous puissions faire des propositions pour l’améliorer davantage », a-t-ajouté.

 Les participants ont terminé la rencontre en appelant

L’administration publique à ;

  • Faire une divulgation proactive de l’information pour renforcer la confiance du public dans leurs opérations
  • Répondre rapidement aux demandes d’information pour donner un sens à la loi et prévenir les litiges

La CAIDP à ;

  • Surveiller avec diligence le niveau de respect de la loi par les institutions publiques et appliquer les sanctions pertinentes sans crainte ni faveur
  • Traiter rapidement les plaintes des demandeurs dont la demande d’information est illégalement refusée par les détenteurs de l’information
  • Commander un examen périodique de la loi sur l’accès à l’information afin de proposer des modifications appropriées en fonction de l’évolution des besoins et des circonstances

Les journalistes à ;

  • Utiliser la loi pour exiger des informations afin d’approfondir et rendre plus crédibles leurs articles ou publications
  • Contribuer à la lutte contre les Fakenews en se dotant des informations authentiques de sources officielles afin de publier des articles factuels.

La Société Civile à ;

  • Collaborer avec les médias pour apprendre aux citoyens à reconnaître et à exercer leur droit de demander des comptes aux institutions publiques en utilisant la loi.
  • Collaborer avec les médias pour mener des plaidoyer en vue de permettre aux journalistes, citoyens et institutions d’obtenir des réparations lorsqu’ils se voient injustement refuser des informations demandées en vertu de la loi.

Le forum d’Abidjan était le troisième de l’année après ceux d’Accra et de Niamey. La rencontre a été suivi d’un atelier résidentiel de formation de deux jours organisés à Grand Bassam. Quinze journalistes ont bénéficié de la formation qui a été facilitée par le formateur et consultant en médias Dr. Selay Marius Kouassi, et le juriste Dogbemin Kone.

Les participants ont été formés sur la loi ATI et comment elle pourrait être utilisée pour élaborer des articles percutants ainsi que des reportages crédibles.