La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a été indignée à propos de l’agression que subie Samuel Ogundipe, journaliste de PREMIUM TIMES ; de la part des éléments de la Force de Police du Nigeria.
Dans une tentative de force et d’intimidation du journaliste à révéler ses sources, la Brigade Spéciale de Lutte Contre le Banditisme (Special Anti-Robbery Squad(SARS) de la Force de Police du Nigeria a arbitrairement arrêté le journaliste et l’a soumis à des interrogatoires; une démonstration de force et de non-professionnalisme.
La police a amené Ogundipe au quartier général de SARS à Abuja dans l’après-midi du 14 Août 2018 où il a été forcé de rédiger une déclaration concernant la source de l’article qu’il a écrit à propos d’un rapport de l’Inspecteur Général de la Police dans un récent incident à l’Assemblée Nationale.
Durant l’interrogatoire du 14 et 15 Août, Ogundipe a refusé de nommer sa source par respect de l’éthique journalistique et par rapport aux cadres juridiques régionaux et internationaux tels que la Déclaration des Principes de la Liberté d’Expression en Afrique (Article XV).
Comme si l’arrestation arbitraire d’Ogundipe n’était pas assez, la police est allé plus loin en gelant le compte bancaire du journaliste après qu’il ait refusé de nommer sa source. Selon le journal PREMIUM TIMES, ″l’un des policiers sur l’enquête ; Emmanuel Onyeneho, un inspecteur, a été entendu dire qu’ils ont gelé son compte pour neutraliser le journaliste.″
Onyeneho aurait aussi dit à Ogundipe qu’ils(les policiers) croient qu’il écrit sans cesse davantage d’articles négatifs que ceux positifs à propos de la police et qu’ils (la police) ont considéré cela comme un crime. La police a insisté qu’ils libèreront le journaliste s’il révèle les sources de toutes les articles qu’il écrivait à propos de la Force de Police du Nigeria.
Outre M. Ogundipe, le rédacteur en chef de PREMIUM TIMES, Musikilu Mojeed, et un autre journaliste Azeezat Adedigba ont été harcelés et détenus par la police au quartier général de la SARS à Abuja. Mojeed et Adedigba ont été plus tard libérés après des heures de détention tandis qu’Ogundipe est maintenu en détention.
Le comportement de la police est honteux et inquiétant. Les policiers de la Force de Police du Nigeria ont l’habitude de se comporter de façon inacceptable en tant qu’une entité censée protéger les droits humains des citoyens y compris les journalistes. Ces derniers temps, la police a été au cœur d’une vague d’agressions injustifiées contre les journalistes et les citoyens. Nous voudrions attirer l’attention de l’Inspecteur Général de la Police (IGP), Ibrahim Idris, sur les agressions continues perpétrées contre les journalistes par les policiers et ses implications pour la jouissance des droits à l’information des citoyens.
La MFWA demande à l’IGP de s’assurer de la libération immédiate du journaliste et de garantir aussi à ce que la sécurité des journalistes soit protégée au Nigeria qui demeure l’un des endroits les plus insécurisés pour les journalistes en Afrique de l’Ouest. Nous lui lançons aussi un appel, comme mesure d’urgence, de rappeler les policiers à l’ordre et de s’assurer que ceux impliqués dans les arrestations et détentions arbitraires du personnel de PREMIUM TIMES soient punis.
En dernier lieu, la MFWA exhorte le Président Muhammadu Buhari de confier la réforme de la Force de Police du Nigeria et de ses divers services, en particulier le Département du Service d’Etat(DSS) et le Service de Sécurité d’Etat (SSS) qui sont devenus des symboles des violations des droits de l’homme sur les journalistes et autres citoyens.