Le mois de mars 2018, a été tumultueux pour les journalistes et la presse en Guinée vu que près de neuf journalistes et trois organes de médias ont été attaqués par des manifestants protestataires déchainés et des particuliers.
Ces attaques ont commencé le 13 Mars lorsque Djibril Firawa Toure de guineegoal.com a été physiquement agressé et menacé de mort au stade de Conakry. Le journaliste a été pris à parti lorsqu’il enregistrait l’agression verbale exercée sur un arbitre qui a officié le match de football entre deux clubs locaux Fello Star et Wakriya.
Au lendemain (14 Mars) de cet incident, quelques voyous perçus comme des sympathisants du parti politique au pouvoir ; Rassemblement du Peuple Guinéen, ont envahi les locaux de Hodafo Média qui abrite Espace Radio, Espace TV et Sweet FM, et saccagé les fenêtres en vitrines de l’immeuble. Les jeunes ont aussi saccagé des véhicules et motos garés dans l’enceinte.
Les agresseurs ont aussi menacé de bruler l’organe de média qu’il accuse d’offrir leurs plateaux aux enseignants grévistes pour s’exprimer. «C’est vous qui envenimez les choses, vous donner votre plateforme au syndicat; nous allons bruler ici’’ a menacé un des agresseurs.
Selon le correspondent de la MFWA, tandis que ceci était en cours, les gendarmes étaient présents sur le lieu et ont laissé faire sans empêcher les jeunes de vandalisme.
Le même jour, des individus soupçonnés d’être des partisans du parti au pouvoir ont attaqué huit journalistes dans deux incidents séparés.
Dans le premier incident, les journalistes Idrissa Barry et Djibril Kaback Camara ont été agressés lorsqu’ils allaient à Kaloum pour couvrir la manifestation. La moto qu’ils conduisaient, leurs cameras et enregistreurs ont été détruits, leurs téléphones leur ont été retirés.
Dans le second incident, six membres d’une équipe de journalistes d’Evasion TV ont été stoppés et agressés sur l’une des autoroutes à Conakry par un groupe de protestataires. Les protestataires ont par la suite mis feu à leur véhicule avec tous leurs équipements de travail comprenant cameras, enregistreurs, téléphones et autres objets à bord.
La MFWA est préoccupée à propos de la détérioration de la situation de la liberté d’expression en Guinée. Le pays a enregistré le plus des violations de la liberté d’expression durant le dernier trimestre 2017, et c’est regrettable que la mauvaise situation continue en 2018. Nous condamnons toutes formes d’agressions sur la liberté d’expression, la liberté de la presse et de rassemblement. Nous appelons les autorités de la police à investiguer ces attaques et à traduire les auteurs devant la justice. Nous exhortons aussi les leaders du Rassemblement du Peuple Guinéen à rappeler à l’ordre leurs sympathisants.