Ghana : Le Ghana en tête des violations de la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest au premier trimestre de 2022

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Des professionnels des médias ghanéens (de gauche à droite) : Oheneba Bernie (présentateur) a été emprisonné, Eric Gyantuah (présentateur radio) a été agressé, Bobie Ansah (présentateur radio) a été arrêté

Le Ghana a renforcé les préoccupations récentes concernant la détérioration de la liberté de la presse en enregistrant 11 violations et devenant ainsi le pays le plus répressif d’Afrique de l’Ouest au cours des trois premiers mois de l’année 2022.

Le rapport trimestriel régional sur la liberté d’expression de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), qui couvre la période janvier-mars 2022, montre que le Ghana dépasse de loin la Guinée-Bissau et le Nigeria, qui ont enregistré chacun 5 violations.

Bien que le Ghana soit généralement admiré pour sa culture démocratique et son respect de la liberté d’expression, le Ghana a enregistré un certain nombre d’attaques contre des journalistes et des militants ces derniers temps. En effet, le pays a chuté de la 3ème à la 10ème place en Afrique et de la 30ème à la 60ème place au niveau mondial dans le classement de la liberté de la presse des Reporters sans Frontières (RSF) de l’année en cours.

Le Ghana a enregistré, entre autres violations, deux incidents d’attaques physiques contre des journalistes, une attaque contre une organisation médiatique, ainsi que l’arrestation et la détention de deux journalistes et d’un militant.

Des attaques contre des organisations médiatiques ont également été enregistrées au Nigeria (2) et au Liberia. Ainsi, le nombre de médias attaqués au cours de cette période s’élève au nombre de quatre.  Au Burkina Faso, dans un climat de troubles socio-politiques, il y a eu un incident de coupure Internet, au cours duquel quatre violations ont été enregistrées.

En Guinée-Bissau, une tentative de coup d’État a porté ombrage à la liberté de la presse dans le pays. Des soldats cagoulés ont attaqué Radio Capital FM, basée dans la capitale, Bissau. De plus, un des intervenants d’une émission politique portant sur le coup d’État a été attaqué par des agents de sécurité. Un avocat engagé dans la défense des droits de l’homme a également été menacé.

D’une manière générale, l’Afrique de l’Ouest est démocratique, avec une culture relativement forte de tolérance et de respect des opinions divergentes et de la liberté de la presse. La participation des citoyens au discours national est encouragée par le développement des médias et l’accès aux réseaux sociaux.

On craint toutefois une régression des progrès réalisés en matière de démocratie et de liberté d’expression à la suite des coups d’État survenus au Burkina Faso, en Guinée et au Mali au cours de l’année écoulée.  Lire le rapport complet ici