Le personnel des forces de l’ordre y compris des militaires ont pris d’assaut les bureaux du journal Daily Trust dans la capitale Fédérale du Nigeria, Abuja et à Maiduguri et ont arrêté deux journalistes et un technicien dans deux opérations menées le 6 Janvier 2019.
Dans le premier incident, un détachement de soldats et des éléments des forces de sécurité en civil ont pris d’assaut le bureau régional du journal à Maiduguri et ont amené le Chef du Bureau Régional, Uthman Abubakar et un reporter, Ibrahim Sawab, après avoir mené une fouille des locaux. Ni le journal ni les familles des deux journalistes n’ont eu de leurs nouvelles depuis lors.
Dans le second incident, un technicien de production a été emmené en plus d’un certain nombre d’ordinateur par les militaires qui avaient fait irruption dans la direction générale du journal à Abuja. Il a été cependant libéré après des heures de détention.
Le Directeur Exécutif et rédacteur en chef de Daily Trust, Mannir Dan Ali, a publié par la suite un communiqué dans lequel il disait que l’attaque des bureaux du journal seraient en lien avec une récente publication du journal à propos d’une opération militaire contre Boko Haram.
“Ils ne nous ont pas signifié la raison de l’opération militaire contre le journal mais tout porte à croire que cela à avoir avec le gros titre de Daily Trust du Dimanche qui s’est penché sur les efforts militaires dans la reprise des villes récemment reportées être tombées aux mains des insurgés,” a dit le communiqué.
Dan Ali a révélé que les militaires ont aussi occupé les locaux du journal à Lagos.
“A Lagos, les militaires sont arrivés dans sept véhicules à nos bureaux à Textile Labour House àAgidingbi autour de 21 heures et sont demeurés jusqu’à l’heure de publication de ce communiqué,” a ajouté le Directeur Exécutif.
Au lendemain, un porte-parole de l’Armée, le Brigadier Général Sani Usman, a confirmé que leur action était en réponse au récent article publié par Daily Trust sur la campagne militaire contre Boko Haram. Il a dit que l’article “avait divulgué des secrets militaires, compromettant du coup la sécurité nationale.”
L’action militaire contre le journal a été largement condamnée par les organisations de défense des médias nationaux du Nigeria. L’organisation partenaire de la MFWA au Nigeria, International Press Centre (IPC), a condamné la descente et les arrestations comme étant ‘’une nouvelle menace à la liberté de la presse’’ et à ‘’ la démocratie avec les élections présidentielles qui se profilent dans deux mois.’’
La MFWA se joint à l’IPC pour condamner l’assaut sur les locaux de Daily Trust et les arrestations et saisies des équipements. Nous demandons la libération inconditionnelle des deux journalistes et la restitution à la direction du journal de tous les équipements saisis.