La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se félicite de la libération de Nastura Ashir Sharif, qui avait été arrêté par la police pour avoir mené une manifestation contre l’insécurité croissante dans l’État de Katsina, au nord du Nigeria.
La police a violemment interrompu la marche organisée par les membres de l’Association nationale des étudiants nigérians, de l’Association nationale des étudiants de l’État de Katsina et de la Coalition des groupes du nord (CNG) le 16 mai 2020 et a arrêté environ 16 manifestants. La police a déclaré qu’ils étaient engagés dans “une protestation d’origine politique et un rassemblement illégal”.
Depuis mai 2020, plus de 50 personnes ont été tuées à Katsina par des bandits lors d’attaques qui ont déplacé des centaines de familles et volé le bétail de nombreuses autres, incitant les citoyens à protester.
Peu après la manifestation, le commissaire de police de l’Etat, Sanusi Buba, a invité le leader de la manifestation, Sharif, “pour une certaine interaction”, selon Aminu Adams, le directeur des opérations de la GNC qui accompagnait Sharif. Le chef de la police a cependant fini par le remettre à quelques officiers pour qu’il soit placé en détention à Abuja.
“Nous avons conduit de Katsina à Abuja avec l’équipe de police à bord d’un bus blanc et un Hilux. Cependant, en arrivant au quartier général de la force à Abuja, ils nous ont dit que Sharif est en état d’arrestation pour la manifestation et ils l’ont mis en détention”.
Sharif a été libéré le 18 mai, suite à un plusieurs condamnations et appels de nombreux groupes à la police pour libérer les manifestants arrêtés.
“La Coalition des groupes du Nord confirme par la présente que Nastura Ashir Sharif, son président du conseil d’administration, a été libéré aujourd’hui d’une captivité policière de deux jours”, peut-on lire dans un communiqué publié par le CNG.
Pendant ce temps, un porte-parole du commandement de la police d’État de Katsina, SP Gambo Isah, a été cité par le journal Punch comme ayant déclaré que les manifestants détenus seraient poursuivis.
“Nous avons arrêté 16 hommes et ils seront mis en accusation devant un tribunal compétent demain [vendredi 19 juin]”. Ils ont été arrêtés pour avoir organisé des manifestations à caractère politique, des incitations, des troubles, des émeutes et des rassemblements illégaux”.
La MFWA condamne l’arrestation et la détention des manifestants comme arbitraires et comme une atteinte au droit de réunion pacifique. Dans une démocratie, les citoyens ont le droit d’exprimer leurs opinions et leurs préoccupations par le biais de manifestations pacifiques. Nous demandons donc instamment aux autorités du Nigeria de libérer les manifestants détenus, de prendre des mesures pour empêcher de tels abus à l’avenir et de veiller à ce que les manifestants soient protégés par les forces de sécurité.