Le 7 février 2013, le Conseil National de la Presse (CNP), l’organe de régulation de la presse, a suspendu Prestige Mag, un hebdomadaire privé, pour huit parutions pour publication d’articles offensants. L’organe de régulation a également suspendu David Korseh et Francesca de la Fouine, auteurs des articles incriminés pour trois mois.
La correspondante de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’ouest (MFWA) a rapporté que le CNP a accusé l’hebdomadaire d’avoir terni l’image et fait incursion dans la vie privée d’un musicien, Houn Ange Didier, dit Arafat, et deux femmes, Emma Lohouès et Marie Claude Sességnon.
Dans un communique lancé le 7 février, le CNP a rappelé que Prestige Mag a, dans son édition du 4 février 2013, publié un article intitulé : « Emma Lohouès et MC Sességnon se battent pour Arafat/Elles lui achètent habits et maison/Deux footballeurs impliqués/L’Artiste sans manager/Arafat vers sa « mort » artistique ».
Selon l’organe de régulation, le magazine a également publié un article méprisant et railleur sur Juliette Weah, journaliste à RTI 2, la chaîne de l’Etat, et intitulé : « Juliette Weah/De la lumière à l’ombre ».
Par conséquent, l’organe de régulation a décidé de suspendre Prestige Mag et les deux auteurs des articles, tout en prenant note du fait qu’aucun élément solide n’étayait les publications et que celles-ci ont terni l’image et ruiné la carrière les personnes citées, ce qui constitue une violation de l’article 15 du code de déontologie, qui stipule que les journalistes devraient « respecter la vie privée des particuliers », a affirmé le communiqué.
Ceci porte à deux le nombre de journaux suspendus cette année par le CNP. Le 22 janvier 2013, le CNP a suspendu La Matinale, un journal prive, pour trois jours pour publications d’articles offensants.
Tout en mettant en exergue le fait que les organisations de médias et les journalistes doivent maintenir le professionnalisme et la responsabilité dans leur travail, la MFWA demeure inquiète par l’avalanche récente de suspensions infligées aux médias ivoiriens. Si elles ne sont pas abordées, ces sanctions pourraient mener à l’autocensure et intimider les médias ivoiriens.
Nous faisons appel à l’organe de régulation de la presse et aux groupes professionnels pour qu’ils prennent des mesures urgentes en vue d’aborder cette question afin de renverser la tendance.