Samuel Amète Sarr, ancien ministre de l’Energie sous la présidence de Me Abdoulaye Wade, a été place sous mandat de dépôt, le 20 août 2014, pour offense au président Macky Sall.
Sarr, qui est également membre du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS), a été placé en garde à vue le 19 août à la Section de recherches de la Brigade de gendarmerie de Colobane (Dakar centre), où il a passé la nuit. Il a été déféré devant le Procureur de la République le 20 août pour offense au chef de l’Etat, un délit passible de l’article 80 du Code pénal sénégalais. Il a ensuite été placé sous mandat de dépôt.
Ceci fait suite à des propos qu’il a tenus le 18 août sur son compte Facebook. Il y a posté un compte bancaire qui appartiendrait au président Macky Sall. Il a également prétendu que le président s’est lui-même enrichi illicitement. De plus, il a demandé à la justice sénégalaise de faire la lumière sur le détenteur dudit compte bancaire crédité pour une somme de 7 milliards de francs CFA (environ $US 14 millions).
L’ancien ministre a également prétendu que William Bourdon, président et fondateur de Sherpa (association qui protégé les victimes des crimes économiques), qui joue un rôle crucial dans le procès de corruption en cours contre Karim Wade, ancien ministre et fils du président Wade, n’a pas su enquêter sur les activités du président Sall parce qu’il a été “grassement payé par l’Etat.”
Entre autres choses, l’article 80 stipule que “les manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou occasionner des troubles politiques graves, à enfreindre les lois du pays, seront punis d’un emprisonnement de trois ans au moins et de cinq ans au plus et d’une amende de 100.000 à 1.500.000 francs. Les coupables pourront en outre être frappés d’interdiction de séjour. ”
L’existence continue et l’application des lois portant diffamation criminelle constituent une menace pour la liberté d’expression et la démocratisation. Par conséquent, la MFWA fait appel aux autorités sénégalaises pour qu’elles abrogent les dispositions telles que l’article 80 qui criminalisent la parole.