Le 4 juillet 2015, Tié Traoré, journaliste de L’Inter, un quotidien ivoirien indépendant, a été arrêté à Fakola, au Mali, située à environ 20 km de la Côte d’Ivoire.
Le journaliste s’était rendu à Fakola le 3 juillet pour y assurer la couverture d’une attaque qui aurait été perpétrée le 28 juin par des jihadistes d’Ansar Dine. Le 30 juin, lesdits jihadistes auraient annoncé qu’ils attaqueraient la Côte d’Ivoire et la Mauritanie, des pays qu’ils accusent d’être des “ennemis de l’Islam.”
La correspondante de la MFWA en Côte d’Ivoire a rapporté que Traoré a été arrêté par des soldats maliens qui lui ont reproché de “n’avoir pas d’autorisation des autorités maliennes’’ pour entrer sur le territoire malien. Ils l’ont accusé d’être entré de façon irrégulière dans le pays et de comploter avec les jihadistes.
“Il a été pris pour un jihadiste ou tout au moins un collaborateur, et traité comme tel avant d’être conduit à la préfecture de Kolondieba dont dépend la ville de Fakola, où il a été entendu avant d’être remis aux autorités sécuritaires ivoiriennes de Tengrela,” a rapporté la correspondante de la MFWA.
Après un interrogatoire musclé, il a été extradé vers la Côte d’Ivoire et confié au préfet de Tengrela, ville située au nord du pays. Le préfet l’a ensuite transféré à la Gendarmerie qui l’a conduit à Korhogo, la capitale du département de Korhogo, région située au nord de la Côte d’Ivoire.
Enfin, Traoré a été envoyé à la Compagnie territoriale de la Gendarmerie de Korhogo, où il a subi un deuxième interrogatoire avant d’être conduit de nouveau à Abidjan. A Abidjan, la brigade de recherche l’a de nouveau interrogé sur sa présence au Mali, cette fois en présence du Rédacteur en chef de L’Inter, Ziao Hamidou.