Le procès de Mohamed Sinon, l’auteur d’une vidéo qui appelait au meurtre du journaliste Newton Ahmed Barry et du promoteur du groupe Omega Média, Alpha Barry, a tiré à sa fin le 10 février 2023.
Le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouaga 1 a condamné l’activiste à 24 mois de prison et à une amende de 500 000 FCFA (environ 802 dollars américain), le tout assorti de sursis.
Sinon, l’un des responsables d’une Organisation de la Société Civile dénommée le « Collectif des Leaders Panafricains », a reconnu les faits qui lui sont reprochés, notamment « mise en danger de la vie d’autrui, intolérance et menace sous condition ».
Sinon devra également verser le franc symbolique aux journalistes Alpha Barry et Newton Ahmed Barry ainsi qu’aux dépens à leur verser une amende de 1 million de francs CFA (environ 1600 dollars américains).
L’activiste a été emprisonné le lundi 23 janvier 2023 à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) après avoir été recherché par les forces de sécurité pendant plusieurs mois pour des messages de haine.
Le 4 décembre 2022, une vidéo dans laquelle on aperçoit Sinon proféré des menaces a été diffusée sur WhatsApp. Les cibles étaient Newton Ahmed Barry rédacteur en chef du journal d’investigation privé l’Evènement, et d’Alpha Barry, fondateur du groupe Oméga Médias.
Dans la même vidéo, l’auteur qui se vante de pouvoir parler à visage découvert sans crainte, compare la mort de ses cibles à celle de simples animaux.
Sinon est connu pour ses prises de position en faveur de la transition et est vu comme un partisan du Capitaine Traoré, l’actuel chef de la junte au pouvoir. Il s’en est pris à Newton Ahmed Barry pour ses analyses critiques de la situation sécuritaire actuelle du Burkina Faso sous la présidence du Capitaine Ibrahim Traoré. Quant à Alpha Barry, il aurait été ciblé, car il est le promoteur du groupe Omega Média, un groupe de média offrant ses plateformes pour un discours inclusif.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) salue la réaction des autorités burkinabé menant à l’arrestation et au procès de l’activiste Mohamed Sinon. Nous exhortons le gouvernement, les médias, les organisations de la sociétés civiles ainsi que toutes les parties prenantes et la population à exercer leur liberté d’expression pour promouvoir l’harmonie et la paix dans un pays en proie aux conflits.