La MFWA Dénonce la Répression Massive des Droits à la Manifestation au Sénégal

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La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est très préoccupée par la vague d’arrestations dans les rangs de l’opposition et en appelle aux autorités sénégalaises pour qu’elles respectent le droit à la manifestations pacifique.

Le député de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko a été arrêté le 3 mars par des éléments des forces de l’ordre pour « trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée ». De nouvelles charges qui viennent s’ajouter à celles déjà retenues pour viol et menaces de mort.

Selon un de ses avocats, Me Bamba Cissé, l’homme politique a été interpelé en début de matinée alors qu’il allait répondre à la convocation du juge d’instruction dans le cadre de son inculpation pour viol. Son convoi a été bloqué par les forces de l’ordre, provoquant des affrontements dont les civils étaient sortis meurtris.

Depuis presque 15 jours, la situation est très tendue au Sénégal où des arrestations dans les rangs de l’opposition s’enchaînent et se comptent par dizaines chaque jour.

A la date du 1er mars, 2021, une cinquantaine de manifestants, tous des soutiens et militants d’Ousmane Sonko, ont été arrêtés. Ils sont qualifiés « d’otages politiques ».

Les dernières arrestations sont celles de l’activiste Abdou Karim Gueye, du leader syndical Dame Mbodj et 18 autres manifestants intervenus le 27 Février 2021. Ils ont été arrêtés à la place de l’indépendance avant d’être placés en garde à vue. Selon leur avocat, les griefs retenus contre eux sont : « participation à un attroupement sur la voie publique, participation à une manifestation interdite et violation de l’arrêté N° 00-2555 en date du 19 Février 2021 du MINT ». Ils ont été libérés cinq jours plus tard.

Des jours auparavant précisément à la date du 25 Février, 17 femmes qui étaient venues apporter leur soutien moral à l’occasion de la levée de l’immunité parlementaire de Sonko ont été arrêtées et gardées à vue pour « trouble à l’ordre public ». Elles ont finalement été libérées le 3 Mars 2021.

D’autres personnes ont été arrêtées pour les mêmes délits. Il s’agit d’Assane Diouf, Clédor Sène et Guy Marius Sagna. On leur reproche, en outre, d’actes « de nature à compromettre la sécurité nationale », après la diffusion d’un message audio sur Whatsapp appelant à la mobilisation.

Pour le cas de Guy Marius Sagna qui se présente comme un activiste de la « la gauche anti-impérialiste et panafricaine », il n’en est pas à sa première arrestation. De même que Assane Diouf.

Bien avant ceux-là, le 24 février, Birame Souleye Diop et Abass Fall, respectivement administrateur et coordinateur du Pastef à Dakar, le parti d’Ousmane Sonko, ont été placés sous mandat de dépôt, après avoir été inculpés pour « associations de malfaiteurs, complicité de diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs, menaces de voie de fait et violence ».

La femme de l’administrateur du parti Pastef, Patricia Mariame Ngandoul et Fatima Mbengue ont été placées sous contrôle judiciaire après avoir été arrêtées par la Division des investigations criminelles (DIC) pour « menaces de troubles à l’ordre public ».

Face à cette vague d’arrestations, les partisans de Sonko et l’opposition politique prévoient un grand rassemblement pour une résistance contre le régime de Macky Sall.

Les journalistes ont été privé de faire correctement leur travail. Le Président de l’association des professionnels de la presse en ligne (APPEL) Ibrahima Lissa Faye s’est indigné de cette situation.

« Ce qui se passe est extrêmement grave dans ce pays. Il y a une réelle entrave à la liberté de presse », dénonce-t-il sur sa page Facebook, avant d’ajouter « à l’Assemblée nationale, les journalistes sont parqués et interdits d’accès dans l’Hémicycle. Il est temps que les organisations soucieuses des libertés de presse de se lèvent pour que le droit à une information plurielle inscrit dans la Constitution soit sauvegardé et respecté ».

Dans la même foulée, 102 universitaires ont signé un manifeste dénonçant la crise de l’Etat de droit. Un fait inédit depuis l’accession du Président Macky Sall à la magistrature suprême en 2012.

La MFWA demande aux autorités sénégalaises de libérer les personnes encore en détention dans le cadre des manifestations pacifiques garanties par la constitution du Sénégal. Par ailleurs, la MFWA exhorte les autorités du Sénégal au respect de traités et protocoles régionaux et internationaux que le pays a ratifiés sur les droits civils et politiques, tout en assurant aussi la liberté de la presse.