La MFWA se félicite de la libération de Samira Sabou, la journaliste et militante au Niger qui a été arrêtée et détenue en raison de son post sur Facebook sur la corruption présumée dans l’acquisition de matériel militaire par le ministère de la défense du Niger.
Sabou a été libérée par un haut tribunal de Niamey le 28 juillet 2020, après avoir passé 47 jours en détention dans la prison civile de Niamey. Le tribunal a déclaré que le crime de diffamation dont elle avait été accusée n’était pas établi.
Sabou a été arrêtée le 10 juin, suite à la plainte pour diffamation déposée contre elle par Sani Mahamadou Issoufou, fils du président Mamadou Issoufou et directeur adjoint du cabinet du président.
Ceci fait suite à un commentaire d’un tiers sur le post de la journaliste sur Facebook concernant le scandale de surfacturation lié à l’achat de matériel militaire dans le pays, dans lequel Sani Issoufou serait impliqué.
La loi nigérienne sur la cybercriminalité prévoit une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans et une amende pour les infractions commises sur les réseaux sociaux et les plateformes numériques.
Comme Samira, deux autres journalistes, Kaka Touda Mamane Goni, journaliste indépendant, et Ali Souman, rédacteur en chef du journal Le Courrier, ont également subi les conséquences de la loi sur la cybercriminalité au cours des six derniers mois. Les deux journalistes ont été arrêtés et détenus séparément pour leurs publications sur les médias sociaux.
La MFWA estime que Sabou n’aurait pas dû être détenu. Nous condamnons donc son arrestation et sa détention comme une violation flagrante de ses droits en tant que journaliste et citoyenne.
Par conséquent, nous demandons que la journaliste soit indemnisée pour sa détention injustifiée pendant 47 jours. La Fondation demande en outre aux autorités du Niger de mettre fin à l’arrestation et à la détention précipitées de citoyens et de journalistes pour des publications en ligne qui les mettent mal à l’aise.