Le Département des Services d’Etat (DSS) n’a pu présenter son témoin lors des audiences du procès impliquant Jones Abiri ; un journaliste qui a été détenu sans inculpation pendant deux ans; attirant ainsi les critiques acerbes des médias selon lesquelles le service secret cherche délibérément à paralyser la procédure des audiences.
Le cas d’Abiri a été finalement ouvert le 2 Août 2018, après que l’avocat des droits de l’homme et l’activiste Femi Falana aient déposé une plainte contre le DSS pour sa détention arbitraire du journaliste pendant deux ans sans qu’il n’ait été formellement inculpé. Falana a demandé une compensation de 200 million de Naira pour Abiri dont l’accès à sa famille, ses amis et les médecins a été refusé durant sa détention.
L’échec du DSS à présenter un témoin contre Abiri a obligé le juge à garder en détention le journaliste tandis que l’audience a été ajournée au 16 Août.
L’attitude du DSS a exaspéré de nombreuses personnes venues soutenir Abiri, en particulier les médias et les organisations de la liberté de la presse.
″C’est irresponsable de la part du DSS de ne pas pouvoir présenter son témoin après avoir détenu illégalement Abiri pendant deux ans et est donc en train de bloquer le procès″, a dit M. Lanre Arogundade, le Directeur d’International Press Centre (IPC), dans un communiqué publié à Lagos.
La MFWA condamne aussi la posture de la DSS dans ce procès et lance un appel à la cour de démontrer son indépendance et son impartialité en refusant de cautionner ce qui apparait être un stratagème dilatoire du service secret dans le procès.