Cette année, la Conférence et les prix d’excellence des médias d’Afrique de l’Ouest (WAMECA) aura pour thème : « Les médias et l’autonomisation des femmes en Afrique ».
Les participants à l’événement de cette année se pencheront sur la façon dont les médias du continent peuvent améliorer la visibilité des femmes et des filles, amplifier leurs voix, favoriser la participation des femmes à la gouvernance et mettre en valeur le leadership des femmes dans tous les domaines. La WAMECA 2022 explorera également le rôle des médias et du journalisme dans la résolution des problèmes auxquels les femmes sont confrontées dans les sociétés africaines.
Pour rester dans le thème de l’événement de cette année, la WAMECA accueillera deux vénérables personnalités féminines des médias dans les domaines du journalisme d’investigation et de la défense de la liberté de la presse en tant qu’oratrices principales.
Lors de la conférence WAMECA 2022, Zoe Titus de Namibie et Catherine Gicheru du Kenya prendront la parole devant les participants.
Zoe Titus est actuellement directrice du Namibia Media Trust et présidente du Forum mondial pour le développement des médias. Catherine Gicheru, quant à elle, Knight Fellow du Centre international pour les journalistes (ICFJ), est directrice et fondatrice du African Women Journalism Project (AWJP) et ancienne rédactrice en chef du Nation Media Group, la première femme à occuper ce poste.
Les deux oratrices principales ont à leur actif quelque 50 années de travail remarquable dans le domaine des médias et du journalisme sur le continent africain. Au fil des ans, elles ont fait preuve d’un excellent leadership tout en ouvrant des voies qui ont non seulement servi d’inspiration mais aussi créé d’énormes opportunités pour un nombre incalculable de femmes.
La WAMECA de cette année, se tiendra du 20 au 22 octobre à l’hôtel Alisa d’Accra, au Ghana. Elle comprendra une conférence de deux jours, suivie de la cérémonie de remise des prix le 22 octobre.
Vous trouverez ci-dessous le profil des oratrices principales de WAMECA 2022.
Zoe Titus
Forte d’un palmarès impressionnant, alimenté par son dévouement et sa passion pour l’utilisation productive des médias, Zoe a, au cours des 26 dernières années, consacré sa vie professionnelle à la promotion de la liberté et du développement des médias en Afrique australe.
Elle a notamment été rédactrice en chef du journal namibien The Weekender pendant cinq ans.
Elle a mis à profit son expérience dans les médias pour lutter pour les droits, développer une approche intersectionnelle plus large de son travail et faire pression pour que l’accès à l’information soit le fondement de tous les autres droits.
Sa passion pour l’accès universel à l’information a donné naissance à un groupe de pression de haut niveau, le groupe de travail de la Plateforme africaine d’accès à l’information (APAI), qui a réussi à faire reconnaître par les Nations unies le 28 septembre comme étant la Journée internationale de l’accès universel à l’information.
Zoe Titus a travaillé en tant que directrice régionale du Media Institute of Southern Africa (MISA). Elle a également dirigé un certain nombre de projets et de campagnes visant à apporter un soutien aux journalistes dont la sécurité était menacée, avec pour effet une nette transformation des politiques en faveur de médias dynamiques, indépendants et libres.
Elle a également été coordinatrice stratégique du Namibia Media Trust (NMT) et a gravi les échelons pour en devenir la directrice actuelle. En 2018, le NMT a été la première organisation africaine à contribuer financièrement à la pérennité du prix mondial de la liberté de la presse Guillermo Cano de l’UNESCO.
Zoe se trouve être la première femme à présider le prestigieux réseau international d’organisations de soutien au journalisme et de développement des médias, ainsi que le forum mondial pour l’expansion des medias (GFMD), qui cherche à protéger le journalisme en tant qu’outil important pour le bien public.
Ses connaissances approfondies et son expérience l’ont amenée à occuper des fonctions consultatives dans le cadre de plusieurs initiatives régionales et internationales, notamment le projet Advancing Rights in Southern Africa (ARISA). Elle est également la cofondatrice de la plateforme d’enseignement en ligne sur la politique des médias en Afrique, le Jeanette Minnie Memorial Course in African Media Policy in the Digital Age, qui est organisé par le Link Centre et la plateforme en ligne de Wits, edX.
Catherine Gicheru – Kenya
Catherine Gicheru est une lauréate du programme Knight Fellowship du Centre international pour les journalistes (ICFJ). Dans le cadre de la riposte contre la pandémie de COVID-19, elle a fondé l’Africa Women Journalism Project (AWJP). Ce programme réunit des femmes journalistes et des analystes de données pour produire une couverture des questions de santé, de genre et d’économie qui ne sont pas suffisamment couvertes par les médias, en s’appuyant sur des données. Mme Gicheru dirige une équipe de rédacteurs, de mentors, de spécialistes des données et de graphistes qui travaillent avec des femmes journalistes dans huit pays : Afrique du Sud, Ghana, Kenya, Nigeria, Ouganda, Tanzanie et Sénégal.
Lors de sa participation au programme Knight, Gicheru a dirigé un réseau panafricain de journalisme de données pour les femmes, WanaData (« filles des données » en swahili), un projet de collaboration entre l’ICFJ et Code for Africa, l’une des principales organisations africaines de promotion du journalisme numérique.
Mme Gicheru est également la cofondatrice de PesaCheck, le premier site d’information de vérification des faits, au Kenya. Elle a poursuivi la lutte contre la désinformation en partageant des techniques efficaces dans toute la région subsaharienne.
Rédactrice en chef et cofondatrice du journal Star à Nairobi, Mme Gicheru a également été la première femme rédactrice en chef du Nation Media Group, le conglomérat de médias le plus important et le plus influent d’Afrique de l’Est. Elle est lauréate du prix courage en journalisme de la Fondation internationale des femmes médias et a été désignée par le magazine New African comme l’une des 100 Africains les plus influents de 2018.
Mme Gicheru est membre du conseil d’administration du Reuters Institute for the Study of Journalism et siège également au conseil d’administration du Fonds d’investissement pour le développement des médias (MDIF). Elle est également membre du comité consultatif du Nigeria Media Innnovation Program, récemment lancé.
Gicheru est lauréate d’une bourse Nieman de l’université de Harvard, d’une bourse de journalisme de l’Institut Reuters à l’université d’Oxford et a reçu le prix du courage en journalisme de l’IWMF en 1992.