La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne fermement l’attaque du domicile du journaliste Moussa Kaka par de jeunes pyromanes et d’autres actes d’agressions des journalistes lors des violences post-électorales au Niger.
La publication le 23 février 2021 des résultats provisoires du deuxième tour des élections présidentielles a déclenché des violentes protestations chez l’opposition politique dont des agressions des journalistes et destructions des biens des journalistes.
Il s’agit de la destruction de la maison de Moussa Kaka, directeur général du groupe de presse SARRAOUNIA et correspondant de la Radio France Internationale(RFI) à Niamey. La maison du journaliste a été saccagée avant d’être incendiée par des jeunes militants.
Le 25 février 2021, Omar Garba cameraman de l’équipe correspondante de SIKKA TV basée au Bénin, qui couvrait une manifestation dans un quartier périphérique de Niamey, a été violenté par les manifestants et son matériel de reportage détruit.
Selon les autorités en charge de la sécurité publique, plus de 470 personnes ont été arrêtés dont certains sont remis en liberté selon une source. Il s’agit pour la plupart des jeunes manifestants de moins de treize ans.
Des leaders politiques qualifiés de responsables de ces violences par le ministre de l’intérieur M Alkache Alhada ont été mis sous mandat dépôt dans les prisons des alentours de Niamey.
Les organisations de défense de liberté de la presse ainsi que plusieurs organisations de la société civile ont dénoncé ces actes qui constituent une violation de la liberté de la presse.
Les organisations professionnelles des médias sous l’égide de la Maison de la Presse ont condamné ces « actes graves et attentatoires à l’intégrité physique des journalistes ».
Le bureau du conseil d’administration de la maison de la presse qui a été saisi par rapport à des cas d’intimidations et de menaces contre des professionnels des médias, a interpelé « les autorités nationales à garantir sur l’ensemble du territoire national, la sécurité des journalistes et des médias ».
Pour sa part le Conseil supérieur de la communication(CSC) institution de régulation des médias a, dans un communiqué de presse, condamné le saccage suivi de l’incendie de la maison du journaliste Moussa Kaka.
Le CSC a indiqué que ces actes sont constitutifs de violation grave de la liberté d’expression selon l’ordonnance 2010-35 portant régime de la liberté de presse au Niger.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) condamne vigoureusement ces violations de la liberté d’expression, de la presse et toute atteinte à la sécurité des journalistes.
La MFWA soutient les efforts des organisations nationales dans le cadre de la défense de la liberté de la presse. Aussi, nous interpellons les autorités nigériennes quant à leur mission de sécurisation des citoyens en général et des journalistes en particulier dans le contexte de crise.