Une Haute Cour en Guinée a rendu un jugement controversé dans le cas de meurtre du journaliste El Hadj Mohamed Diallo.
Diallo, un reporter de la presse en ligne Guinée 7, a été tué par balle le 5 Février 2016 lorsqu’il couvrait des affrontements entre des factions rivales au sein du parti d’opposition Union des Forces Démocratiques de la Guinée(UDFG) dans la capitale Conakry.
Suite à la mort de Diallo, 18 personnes ont été arrêtées et présentées devant le tribunal. Après les investigations, 13 personnes ont été libérées et cinq retenus suspects. A peu près deux ans après, la cour a rendu finalement son verdict le 9 Janvier 2018. Le juge, Mangadouba Sow, a condamné Souleymane Bah, un ancien Directeur de Communication de l’UFDG à perpétuité pour meurtre avec un mandat d’arrêt émis contre lui, étant donné qu’il est hors du pays pour des raisons médicales.
Deux autres personnes, Alphadio et Mamadou Saidou Barry qui n’étaient pas aussi devant la cour ont été aussi condamnés par contumace à deux ans d’emprisonnement assorti d’une amende de deux millions de francs Guinéens ( à peu près 222 Dollars US) pour coups et blessures.
Les deux autres personnes; Amadou Sow et Algassimou Keita qui étaient présents devant le tribunal ont été acquittés et libérés.
Le correspondant de la MFWA en Guinée a rapporté que le jugement a été accueilli avec beaucoup de scepticisme. Le correspondant ajoute que la condamnation de Souleymane Bah était plutôt inespérée parce qu’il n’a été accusé qu’au milieu des deux ans de procès et après qu’il ait quitté le pays pour des ″raisons médicales.″
″Souleymane Bah n’a jamais comparu devant le tribunal même une seule fois et aucun des accusés ne l’a mentionné en aucun moment durant le procès ; par conséquent, sa condamnation a surpris tout le monde. L’impression que l’on a est que les autorités n’ont pas réussi à trouver les auteurs et ont décidé de faire des ‘boucs émissaires’ des personnes innocentes″ a dit le correspondant.
La MFWA salue les efforts des autorités guinéennes pour avoir poursuivi les auteurs de la mort de Mohamed Diallo. Cependant, à l’instar de nombreuses organisations de journaliste et de la liberté d’expression en Guinée, nous sommes préoccupées par le jugement. C’est curieux, par exemple, que la cour ait entendu de rendre le jugement avant d’émettre un mandat d’arrêt contre Souleymane Bah qui n’a été présent à aucun procès de la cour, malgré le fait que la cour savait qu’il était une personne clé dans l’affaire.
Une fois de plus, selon les récits de l’incident, Diallo est mort des suites des blessures de tir de balle et non d’autre aune autres formes de violence. Par conséquent, les peines clémentes dont écopent les deux suspects pour coups et blessures plutôt que pour meurtre suscitent beaucoup d’interrogation. Nous félicitons les autorités guinéennes pour avoir essayé de combattre l’impunité. Cependant, le jugement soulève beaucoup de préoccupation et nous espérons que le système judiciaire est suffisamment robuste pour résoudre avec satisfaction toutes les questions en suspens et émergents en ce qui concerne ce procès.