Le journaliste sportif de la télévision nationale de la Guinée, Ibrahima Sadio Bah a été condamné à six mois de prison ferme et 500 000 francs guinéens (50 dollars) d’amende par le tribunal de première instance de Dixinn. Ce tribunal l’a reconnu coupable de diffamation, injures publiques et dénonciation calomnieuse à l’encontre du président de la Fédération Guinéenne de Football (FEGUIFOOT), Mamadou Antonio Souaré. Le verdict intervient au terme d’un procès qui a fait quatre mois.
Souare avait saisi la cour suite à la publication par le journaliste sur sa page Facebook d’un article très critique à son égard.
« La fédération guinéenne de football a un bilan négatif. Le comité exécutif de cette institution ressemble à un bateau dépourvu de boussole qui ignore les eaux de sa navigation. Le comité exécutif de la fédération guinéenne de football dirigé par Antonio Souaré est la fédération la plus médiocres », avait écrit Ibrahima Sadio Bah le 10 août 2020 sur son compte Facebook.
C’est pour ces propos, qualifié de « diffamation, dénonciation calomnieuse, injures publiques et menaces », que ce journaliste sportif est poursuivi au tribunal correctionnel de Dixinn par Le président de la FEGUIFOOT.
Le procès s’était ouvert le 10 décembre 2020, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Et, malgré le fait que le délit de diffamation soit dépénalisé en Guinée, c’est une poursuite pénale qui a été entamée contre le journaliste en vertu du code numérique qui régit la communication en ligne.
Le tribunal de première instance de Dixinn a rendu sa décision le 4 février 2021, en condamnant le prévenu à 6 mois de prison ferme et 500 000 francs d’amende.
D’apres le correspondant de la MFWA, la décision du juge Alphonse Charles Wright a surpris tout le monde, car le procureur avait requis la relaxe du prévenu pour délit non constitué.
Sur l’action civile, le juge a condamné le journaliste sportif au paiement d’un montant symbolique de 20 000 francs guinéens (2 dollars) à la partie civile. Le juge a ordonné également la publication de cette décision sur les médias qui avaient repris la publication.
Ibrahima Sadio Bah qui a pleinement assumé ses propos tout en plaidant non coupable des infractions mises à sa charge, aurait été conduit à la maison centrale de Conakry.
« Voilà un autre innocent qui prend la direction de la prison civile. Ce que je peux maintenant, à l’instant, c’est de relever appel et souhaiter que cette décision soit infirmée en appel », a annoncé Salifou Beavogui, avocat du journaliste.
La MFWA s’indigne de la condamnation de Sadio Bah dont le délit était jugé non constitué par le procureur. Nous en appelons donc au ministre de la justice guinéenne d’intervenir pour infirmer cette décision.