Izotou Abi-Alfa, Zeus Aziadouvo et Carlos Ketohou, respectivement directeur de publication des journaux Le Rendez-vous, Liberté et L’Indépendant Express, ont été auditionnés le 25 septembre et le 29 septembre (pour Ketohou) par la Direction centrale de la police judiciaire.
Selon le correspondent de la MFWA au Togo, on reproche à ces journalistes d’avoir publié des informations concernant une affaire de bitumage de route où les ministres Adji Oteth Ayassor de l’Economie et des Finances et son collègue Ninsao Gnofam des Infrastructures et de Transport auraient bénéficié d’une retro-commission de 10 milliards de F CFA sur les 26 milliards du coût total du projet.
Les trois journalistes ont été auditionnés et leurs propos sont consignés dans un procès-verbal à la DCPJ.
Le Patronat de la Presse Togolaise (PPT), dans un communiqué rendu public, « condamne avec véhémence la procédure ayant conduit les deux journalistes à être entendus par la Police judiciaire alors qu’une autre procédure de conciliation sur demande des deux ministres plaignants a été engagée par devant la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) le Mercredi 23 Septembre 2015 ».
Il fait remarquer que « même en cas de délit de presse ce n’est pas le Code pénal qui est utilisé mais plutôt le Code de la presse et de la communication qui régit la profession ».
Pour le moment, les trois journalistes ne sont pas inquiétés mais l’on ne sait la tournure que pourrait prendre le dossier.
La MFWA s’indigne de l’action de la police togolaise contre les journalistes. Dans une démocratie comme le Togo, c’est la loi civile et non pas la loi martiale qu’on doit utiliser pour réparer les délits de presse. Nous nous inquiétons également de la tendance récente où les journalistes sont soumis à de plus forte pression par certaines autorités gouvernementales. Nous invitons aux autorités togolaises de veiller à ce que les journalistes exercent leur métier en toute sécurité et sureté.