Un journaliste du bihebdomadaire L’Alternative du Togo a été agressé lors d’un reportage le 7 février 2017 par un groupe de gendarmes qui l’ont arrêté, menotté et forcé à supprimer les images qu’il avait prise des scènes d’un litige foncier.
Selon le correspondent de la MFWA au Togo, le journaliste, Robert Avotor était en train de reporter sur un litige foncier à Akato-Vipe, près de la frontière Togo-Ghana, lorsque l’incident s’est produit.
Les journaux ont rapporté que les gendarmes sont venus exécuter un ordre d’évacuation, et ont demandé à la foule curieuse venue observer l’évacuation de partir. Lorsque la foule a refusé de partir, les gendarmes ont lancé des gaz lacrymogènes pour les disperser. En tant que journaliste remplissant un devoir public légitime, Avotor a estimé que les ordres de dispersion ne s’adressait pas à lui, ainsi donc il a montré sa carte de presse aux gendarmes et l’un des gendarmes lui a répondu en ces termes « avec ton gilet là, nous on ne regarde pas ça».
Juste en ce moment, un groupe de gendarmes a arrêté un jeune homme et a commencé à le battre. Et lorsqu’Avotor a sorti son téléphone pour filmer la scène, un gendarme a commencé lui donner des coups de matraque. Aussitôt, d’autres gendarmes se sont joints à l’agression. Les gendarmes ont menotté Avotor les bras par derrière et l’ont torturé durant deux heures, jusqu’à ce qu’il urine sur lui-même. Avotor a été convoyé par la suite par les gendarmes à leur poste à Sagbado où ils l’ont forcé de supprimer les photos des scènes qu’il avait prises avec son téléphone mobile avant de le relâcher.
La direction du journal L’Alternative a indiqué dans un communiqué de presse qu’il envisage porter une plainte contre les gendarmes, en particulier, leur chef, le sous-lieutenant Esso Salaka, qui a agressé leur employé.
L’incident a été condamné par les organisations des médias au Togo. Les organes de surveillance des médias, l’Observatoire Togolais des Médias(OTM), Union des Journalise Indépendants du Togo(UJIT) et le Conseil National des Patrons de la Presse (CONAPP) ont tous condamné l’agression dans un communiqué joint rendu public.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest(MFWA) et son partenaire national au Togo, l’Institut des Médias pour la Démocratie et les Droits de l’Homme(IM2DH) ont également décrié l’attaque injustifiée sur le journaliste qui était en train de remplir son devoir légitime. Nous soutenons la décision de la direction du journal l’Alternative à recourir à une voie légale.