L’année 2021 s’avère avoir été peu clémente envers la liberté d’expression et de presse en République de Guinée des suites d’un contexte politique fortement mouvementé. Après avoir été martyrisé par le régime Alpha Condé, ayant fait 42 morts dans sa répression de la liberté d’expression, la presse tombe dans les tourments d’un régime militaire suite au coup d’état ayant déposé son ancien bourreau. Si la prise du pouvoir par l’armée a été bien reçu par la population et certains acteurs de la presse, le sentiment de joie s’est mué en méfiance. Les récents signaux suggèrent que la junte, venue en libérateur, se mue en bourreau de la liberté d’expression et de presse. Le diagnostic de l’Etat de la Liberté d’Expression en Guinée en 2021 projette une image peu reluisante en raison de plusieurs défis.
Interpellation/Arrestations, et Condamnations
La liberté de la presse découle des libertés fondamentales de penser, de parole, d’expression et d’opinion reconnues et garanties. Cependant, ces libertés sont violées par les autorités. Les violences plus récurrentes perpétrées contre les patrons de presse et journalistes sont les coups et blessures volontaires, la destruction de matériels de travail, les interpellations, mises à dépôt, et condamnations. En 2021, deux (2) journalistes ont été interpellés et cinq (5) ont été arrêtés et condamnés certains à la peine d’emprisonnement tandis que d’autre à payer des amandes jugées lourdes compte tenu des conditions de travail difficiles pour les journalistes.
Accès à l’information
L’information est la matière première du journaliste. La Guinée est signataire des conventions garantissant le droit à l’information à toute personne. Cependant, ces conventions ne sont pas toujours respectées. Si lors du régime Alpha Condé et pendant la période de COVID-19 l’accès aux sources d’information relevait du parcours de combattant, les choses n’ont pas pour autant changées avec la junte au pouvoir. En 2021, le monde de la presse a constaté que de plus en plus, les journalistes se voient refuser la couverture d’audiences publiques, la participation aux assises, et à certaines instances sont chassés des couloirs comme les malfrats.
Mise en demeure des médias
La menace actuelle qui plane sur la liberté d’expression Guinéenne serait la fermeture de masse des médias dans le pays. En effet, la pandémie de COVID-19 ayant dévasté les maigres recettes des médias, l’industrie de la presse a du mal à adresser ses charges. Dans ce contexte, les patrons de médias privés ont reçu une lettre de mise en demeure pour le paiement des redevances de 2020 et 2021. Déjà que les médias enregistrent des arriérés de salaires, une incapacité à payer l’internet, etc. cette situation risque d’être la goutte d’eau de trop. Si des actions rapides ne sont pas prises pour appuyer la presse, elle risque de s’éteindre, emportant avec elle l’un des éléments vitaux de la démocratie : La liberté d’expression.
Le présent rapport sur l’Etat de la Liberté d’Expression en Guinée 2021 aborde les points majeurs ayant marqués l’exercice de la liberté d’expression ainsi que l’industrie de la presse.
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