L’Afrique de l’Ouest a connu un recul de la liberté d’expression au troisième trimestre de l’année 2022, les violations ayant augmenté de 9% au cours de la période par rapport au trimestre précédent.
Le Suivi de la liberté d’expression de la MFWA a révélé que quarante-six (46) violations affectant un nombre total de 254 victimes ont été enregistrées dans huit (8) pays entre juillet et septembre 2022. Le chiffre pour le deuxième trimestre de 2022 était de 42.
Sur les 46 violations, la Guinée en a enregistré 18 pour arriver en tête de liste de la répression, suivie par le Nigéria (10 violations). La Sierra Leone et le Ghana ont enregistré respectivement 7 et 4 violations. Le Sénégal, le Libéria et la Gambie ont enregistré 2 violations chacun, tandis que le Burkina Faso a enregistré une seule violation pour ce trimestre.
Au cours de ce trimestre, les droits à la liberté de réunion ont fait l’objet d’attaques incessantes. Les autorités guinéennes ont interdit purement et simplement toutes les manifestations et processions dans les rues. Au moins huit manifestants sont morts dans le pays au cours de répressions meurtrières contre des manifestants opposés à la décision du gouvernement militaire de rester au pouvoir pendant trois ans. En Sierra Leone, la répression violente des manifestations a fait au moins 27 morts et plus d’une centaine d’arrestations, dans un contexte de coupure d’Internet et de couvre-feu. Au Liberia, des étudiants manifestants ont été brutalisés.
Une quarantaine de journalistes ont été victimes de violations au cours de ce trimestre. Onze d’entre eux ont été arrêtés lors de manifestations pacifiques dans les locaux de leur média au Sénégal, tandis qu’au moins six d’entre eux ont été victimes d’agressions physiques lors de manifestations en Guinée.
Le rapport met également en lumière d’autres événements importants concernant la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest, y compris les réparations des violations et les recommandations faites aux principales parties prenantes.