Dans le cadre des efforts visant à promouvoir la liberté d’expression hors ligne comme en ligne, et la consolidation de la démocratie, et du développement, la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), avec l’appui financier du Fonds Africain pour les Droits Numériques (FADN) de Collaboration on International ICT Policy for East and South Africa (CIPESA), a mis en en œuvre un projet dénommé “Amélioration de la liberté d’expression en ligne en Afrique Francophone de l’Ouest à travers le Plaidoyer sur les Cyber politiques et l’Internet”.
L’objectif de ce projet vise à améliorer la liberté de la presse et la liberté d’expression en ligne par un engagement avec les parties prenantes sur les pièges des cadres juridiques au Bénin, au Burkina Faso, en Mauritanie, au Togo, au Niger et au Mali.
Depuis la révolution populaire 2014 qui a chassé du pouvoir, le Président Blaise Compaoré, le paysage de la presse et de la liberté d’expression au Burkina s’est élargie et diversifiée. L’essor de la presse en ligne et des réseaux sociaux a également a connu un rebond. Cependant, cet élan a été ébranlé avec l’insurrection des attaques terroristes dans la région du Sahel qui se sont étendues au Burkina Faso et menace considérablement le pays.
Face à la lutte contre le terrorisme, les journalistes, et utilisateurs d’internet et les activistes des réseaux sociaux sont ciblés dans la ligne de mire des lois adoptés pour réglementer le cadre juridique anti-terroristes. Plusieurs activistes de réseaux sociaux et les journalistes s’auto-censurent sur les commentaires et les reportages sur les attaques terroristes. D’autres activistes ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir fait des commentaires prétendument comme démobilisant les forces armées.
En 2019, les autorités du Burkina Faso ont procédé à une révision du code pénal, par le parlement en y introduisant des articles liberticides de la liberté de la presse. La révision du code pénal, en l’état actuel a le potentiel de remettre en cause les avancées obtenues sur la liberté d’expression au Burkina Faso.
Aussi le rapport met en exergue l’inégal répartition de la couverture d’internet mobile entre le milieu rural et urbain. Le cout d’accès à l’internet mobile pour les femmes, qui représente plus de 51% de la population, est inabordable. Le faible niveau de la connexion haut débit, la hausse des tarifs de connexion internet et les restrictions qu’imposent la lutte contre le terrorisme constituent des limites à l’exercice de la liberté d’expression et de presse en ligne. Le rapport a également formulé des recommandations, notamment sur la relecture de la loi modificative portant code pénal, la nécessité de l’éducation sur l’usage responsable des réseaux sociaux et l’intensification des efforts pour un accès à tous à l’internet, et à un coût abordable.
Pour accéder au rapport entier de l’étude sur le cadre législatif de la liberté d’expression sur internet et les réseaux sociaux au Burkina Faso, veuillez cliquer ici.