Prix International UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la Recherche en Sciences de la Vie

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 Les Membres du Conseil Exécutif

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO)

Siège de l’UNESCO

7, Place de Fontenoy

75352 Paris 07 SP

France

CPI : Irina Bokova, Directrice Générale

Objet : Prix International UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la Recherche en Sciences de la Vie

Chers Membres Délégués du Conseil Exécutif

Nous soussignés organisations et journalistes Africains pour la protection des droits des medias, vous écrivons pour nous opposer sans équivoque au Prix International UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo pour la Recherche en Sciences de la Vie et de vous demander de révoquer ce prix lors de votre prochaine session.

L’UNESCO étant une organisation qui championne la liberté d’expression et  encourage la liberté des medias en particulier, ne devait jamais accepter le don de $3 million fait par le Président de la Guinée Equatoriale pour financer ce prix. Le régime du Président Obiang,  au pouvoir depuis 32 ans,  a systématiquement étouffé la liberté de la presse et a fait taire les voix critiques. Bien qu’un petit pourcentage de la population locale puisse avoir accès aux informations en provenance de l’étranger par le biais de l’internet et par les émissions de satellite, le gouvernement ne cesse de restreindre de main forte les activités de la plupart des medias et ainsi limite l’accès des citoyens à l’information. Les stations de radio et de télévision qui existent dans le pays sont les fiefs du gouvernement ou des membres de la famille du Président Obiang et l’ensemble de la section de la presse écrite qui sortent de manière régulière est contrôlé soit par l’état soit par les proches du président.

Les journalistes étrangers et locaux sont systématiquement harcelés, détenus et censurés. En février 2011 le gouvernement a interdit aux présentateurs d’émettre les rapports relatifs aux soulèvements du Printemps Arabe. Un présentateur de la radio d’état a été par conséquent suspendu pour avoir parlé de la Libye lorsqu’il était à l’antenne. En juin 2011 un équipage de télévision allemande ont vue leur séquences détruites avant d’être expulsé, ce, pour avoir filmé les quartiers pauvres de la capitale et pour avoir interviewé un avocat de la défense des droits humains et un membre du parti de l’opposition.

Nous avons appris que le Président Obiang a proposé une modification du titre du prix par la suppression de son nom, mais cela ne va pas effacer nos préoccupations du fait que son don de $3 million associe lui-même et les abus perpétré par son gouvernement à

L’UNESCO, et de cette façon nuit à la mission précieuse de l’organisation. Nous avons également conscience du fait que ce fonds serait contaminé par la corruption du haut niveau dont la Guinée Equatoriale est  renommée. Ce n’est pas un secret que les enquêtes toujours en cours en France et aux Etats Unis ont mené à la confiscation des  biens de Teodoro Nguéma Obiang Mangue, le fils du Président. Des documents produits en matière des enquêtes séparées menées par le Sénat américain ainsi que le Département de la Justice des Etats Unis suggèrent une constante de corruption systématique au plus haut niveau du régime du Président Obiang. Malheureusement, les journalistes qui se trouvent au sein du pays ne peuvent pas rapporter ces faits étant donné les restrictions sévères qui leur sont imposées.

En tant qu’une organisation qui plaide pour “l’accès à l’information et à la connaissance” l’UNESCO ne doit pas accepter l’argent d’un leader dont les actions au cours des décennies font fi de ces principes. Nous vous encourageons à abolir en sa totalité ce prix Obiang de l’UNESCO et de mettre en œuvre de nouvelles directives susceptibles d’empêcher directement ou indirectement, dans l’avenir, la création des prix qui par intermédiaire de leur association aux individus ou gouvernements contredisent le mandat principal de l’UNESCO.

 Sincèrement

 Donat Mbaya, Président

 Tshivis T. Tshivuadi, Secrétaire Général

 Journaliste en danger (JED)

(République Démocratique du Congo)

Association des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest

(International)

 

Trevor Ncube

 Président Adjoint Exécutif & P.D.G C.E.O. des journaux  Mail & Guardian

 Président d’ Alpha Media Holdings

(Zimbabwe)

 

Gabriel Baglo

Directeur Fédération internationale des Journalistes, Bureau Afrique

(International)

 

  1. Omar Faruk Osman Nur

Président, Fédération des Journalistes Africains

(International)

 

Cheriff Moumina Sy

Président, Forum des Editeurs Africains

(International)

 

Makan Kone

Président, Maison de la Presse du Mali

(Mali)

 

Stéphane Goué

Secrétaire Général, Comité Ivoirien pour la Protection des Journalistes

(Cote d’Ivoire)

 

Alex Gustave Azébazé

Secrétaire Général, Syndicat national des journalistes du Cameroun

(Cameroon)

 

Fatou Jagne Senghore

Représentant Régional, ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest

(International)

 

Célestin Lingo

Secrétaire Général, Réseau Médias pour les Élections

(Cameroon)

 

Kader Diop

Journaliste en retraite

 (Sénégal)

 

Kenneth Y. Best, Sr.

P.D.G, Liberian Observer Corporation

(Liberia)

 

Gwen Lister

Editeur fondateur du journal The Namibian

(Namibia)

 

William Saidi

Journaliste en retraite

(Zimbabwe)

 

Boubacar Diallo

Président, la Maison de la presse du Niger

Président, l’Association nigérienne des éditeurs de la presse indépendante

(Niger)

Stanis Nkundiye Angalikiyana

Président, L’Union des Syndicats des Professionnels de la Presse d’Afrique Centrale

(République Centrafricaine)

 

Peta Thornycroft

Journaliste indépendant

(Zimbabwe)

 

Kwame Karikari

Directeur Exécutif, Media Foundation for West Africa

(Ghana)

 

Andrew Mwenda

Directeur de Rédaction du journal The Independent

(Uganda)

 

Fred M’membe

Rédacteur en chef du journal  The Post

(Zambia)

 

Raymond Louw

Journaliste  chevronné

Ancien éditeur du Rand Daily Mail et  du Southern Africa Report

(Afrique du Sud)

Rafael Marques de Morais

Journaliste décoré et militant des droits humains

(Angola)