La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest a accueilli avec satisfaction l’information selon laquelle le porte –parole de l’armée Nigériane, le Brigadier Général Sani Usman, a visité le siège du journal Premium Times à Abuja pour échanger avec les éditeurs du journal dans le souci d’apaiser la tension entre l’armée et l’organe de média.
La visite a eu lieu le 27 Février 2017, deux mois après le raid mené par la police dans les locaux du journal Premium Times suivi de l’arrestation de l’éditeur; Dapo Olorunyomi et du reporter Evelyn Okakwu. L’arrestation fait suite au rejet de la direction du journal de la demande de l’armée de retirer un article publié sur ses opérations et sur le chef d’Etat-major de l’armée Tukur Buratai.
Attribuant les récents malentendus entre l’Armée et le journal à «une erreur de communication », M. Usman a dit que la visite a pour but de tourner la page et de nouer une nouvelle relation de gestion des communications entre le journal et les autorités militaires.
«Premium Times est un médium crédible et tout ce que vous publiez sera considéré comme une parole d’évangile pour de nombreux personnes », a dit M. Usman. L’officier de l’armée a donc plaidé à ce que les éditeurs procèdent avec discrétion lorsqu’ils reportent sur des activités sensibles de l’armée.
En guise de réponse, Musikilu Mojeed, l’éditeur en chef du journal Premium Times, a dit que son organe de presse apprécie énormément l’effort de l’Armée Nigériane dans le combat contre toutes les menaces à la paix et la stabilité du pays malgré des défis sans précédent. Il a souligné en outre, que le journal demeure engagé à sa responsabilité qui est celle de tenir les autorités responsables de leurs actes, et a plaidé également pour une compréhension mutuelle.
«Une fois, nous nous comprenons sur les rôles constitutionnellement dévolus à chacun, et les responsabilités de chacun envers la société, il n’y aura aucun conflit» a dit M. Mojeed.
«L’engagement et l’accès à l’information sont indispensables au travail que nous faisons tous les deux, plus important encore au développement et l’enracinement de notre démocratie dont nos deux institutions ont le devoir constitutionnel de promouvoir» a dit Dapo Olorunyomi, l’éditeur du journal.
La MFWA salue ce développement salutaire et encourage de telles interactions entre les médias et les agences des forces de sécurité au Nigeria et dans la sous-région en général. C’est rassurant que l’armée ait répondu positivement à notre appel et celui de notre partenaire national au Nigeria, International Press Centre pour un dialogue entre les agences des forces de sécurité et les médias à fin d’instaurer la bonne volonté entre les deux parties.