Nigeria: Journaliste arrêté sous accusation de collaboration avec Boko Haram

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Le 5 septembre 2016, un journaliste Nigérian, Ahmed Salkida recherchés depuis quelques temps en lien avec une vidéo du groupe extrémiste Boko Haram, a été arrêté, de même que deux autres personnes.

Salkida a été interpellé à l’aéroport international Nnamdi Azikiwe à Abuja, juste après son débarquement d’un avion en provenance du Moyen Orient où il vivait apparemment.

Dans l’avion qui le ramenait au pays, Salkida qui est sous un mandat d’arrêt, aurait déclaré à un individu que le service de renseignement, State Security Service (SSS), était averti de son arrivée et qu’il craignait donc être arrêté.

Le 14 Août, 2016, l’Armée nigériane a lancé un « mandat d’arrêt » contre Salkida et deux autres – l’avocate Aisha Wakil, et l’activiste Ahmed Bolori. L’Armée avait déclaré que les trois étaient recherchés pour leur lien présumé avec Boko Haram.

Dans un communiqué, le Colonel Sani Usman, responsable des relations publiques par intérim, disait qu’ « il est indubitable que ces individus ont des liens avec les terroristes de Boko Haram et sont en contact avec eux. Ils doivent donc se présenter et révéler l’endroit où sont détenues les filles de Chibok ainsi que d’autres personnes enlevées pour qu’on puisse aller les sauver. »

Salkida, qui a établi et maintenu un réseau de sources d’information au sein du groupe Boko Haram, avait un accès quasiment exclusif au groupe, devenant ainsi, pendant un certain temps, le seul journaliste à écrire constamment des informations. Il s’était donc établi comme source d’information sur le groupe pour d’autres journalistes.

Quand la crise s’est déclenchée, j’étais le seul journaliste qui pourrait pénétrer l’enclave de la secte; même les agents de sécurité avaient envie de m’entendre raconter ce que j’ai vu pendant les trois jours de domination du territoire par le groupe, avait dit Ahmed dans une interview accordée à la bloggeuse Abang Mercy.

Il aurait admis qu’il avait reçu deux clips vidéo du groupe terroriste avant que le groupe ne les ait diffusés au public. Toutefois, Salkida nie toute implication avec Boko Haram

Salkida était relâché le 6 Août après avoir été soumis à des interrogatoires sans son avocat.

La Fondation des medias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) n’est pas sûre quant à l’implication du journaliste avec Boko Haram, mais nous continuerons de suivre et de signaler les évolutions de l’affaire.