La police a fait une descente dans les bureaux du journal the Premium Times au Nigeria et a arrêté deux de ses employés.
L’éditeur Dapo Olorunyomi, et le correspondent juridique Evelyn Okakwu ont été arrêtés le 19 Janvier 2017 par des officiers en civil qui ont aussi procédé à une perquisition de leur bureau sans présenter aucun mandat de perquisition, selon les journaux.
Le porte-parole de la police Don Awunah a dit à la direction de Premium Times que les arrestations font suite à une plainte en diffamation déposée par les avocats du Chef d’Etat-Major de l’Armée ; Tukur Burati. L’incident s’est produit quelques jours après que le journal ait refusé de concéder à une demande écrite de l’Armée Nigériane de retirer les articles publiés à propos d’eux et de leurs opérations.
Olorunyomi et Okakwu ont été interrogés et détenus au Quartier Général de la Police à Abuja pendant quatre heures avant d’être relâchés. Il leur a été demandé de se présenter de nouveau le lendemain (20 Janvier 2017).
Selon la source de la police qui s’est adressé à la direction de Premium Times, les autorités pourraient «surprendre» les journalistes avec un mandat de comparution devant la Cour Magistrale où ils pourront obtenir un mandat de dépôt. Mais la direction est demeurée impassible. L’éditeur en chef, Musikilu Mojeed, a affirmé que le journal ne cèdera pas à l’intimidation.
L’arrestation et la détention des journalistes ont suscité l’indignation à travers le Nigeria.
Certains personnalités importantes des médias Nigérians ont aussi adressé une lettre au Président Muhammadu Buhari pour lui exprimer leur indignation et ont appelé à ce qu’un terme soit mis aux attaques sur les médias par les forces de service de sécurité. La lettre décrit ce qu’elle appelle une tentative de criminaliser le travail des médias et «une volonté de faire peur, de faire trembler et d’arrêter ce travail critique constitutionnellement mandaté à travers l’usage de l’agressivité par l’appareil de sécurité de l’Etat.»
Le partenaire national de la MFWA au Nigeria; International Press Centre(IPC) a aussi condamné l’arrestation des journalistes. Dans un communiqué, l’IPC a déclaré que «l’attaque sur Premium Times aussi bien que le harcèlement récent des autres journalistes vont complètement à l’encontre des valeurs et normes démocratiques qui sont inscrites au cœur des droits à la liberté d’expression et de la liberté de la presse.» L’IPC a aussi appelé les autorités de l’Armée «à recourir à des réparations légales ou faire recours à des organes intermédiaires de régulation des médias, fusse t- elle convaincue qu’il y a eu des inconduites professionnelles de la part de Premium Times et de leurs éditeurs.»
La MFWA est également préoccupée à propos de l’arrestation des deux journalistes et d’autres qui ont été arrêtés récemment et appelle à ce qu’une fin soit mise aux harcèlements des professionnels des médias par les services de forces de sécurité.