Les médias au Liberia sont submergés par un déluge d’agression physique et verbale ces derniers moments, en particulier de la part des acteurs étatiques, et sont davantage plongés dans la détresse par la mort de l’un de leurs journalistes.
Tyron A.Brown, un journaliste travaillant avec la radio Super FM à Monrovia, a été tué à l’aube du 16 Avril 2018 lorsqu’il se rendait à son travail. Un témoin oculaire rapporte qu’une jeep noire a descendu le corps devant le domicile du journaliste aux environs du 3 heures en cette matinée fatidique et est repartie. Tous ses objets y compris le téléphone, le modem et de l’argent ont été retrouvés intacts sur lui d’après les journaux, écartant toutes possibilités de vol armé.
L’assassinat s’est produit à un moment particulièrement difficile pour les médias au Liberia qui ont été assiégés au cours de ces derniers mois. Le 9 Mars 2018, par exemple, les bureaux de FrontPageAfrica(FPA), l’organe de presse en ligne la plus dominante, a été fermé et son personnel amené par les sheriffs au tribunal civil de Monrovia. L’action était en lien avec une annonce publicitaire parue dans le journal, qui a donné lieu à une poursuite de 1.8 Million de Dollars US.
Avant cette poursuite, le Président de la Chambre des Représentants du Liberia, Bhofal Chambers, aurait appelé des gardes armées pour faire sortir deux journalistes venus l’interroger sur des rumeurs qui circulaient sur lui.
Le 22 Mars, le Président George Weah avait aussi amplifié le sentiment des médias assiégés lorsqu’il s’est énervé dû à une question posée par un journaliste senior, Jonathan Paye Layleh, il accusa ce dernier de compromettre son travail dans la promotion des droits de l’homme.
Très tôt en Février, un Membre de l’Assemblée Nationale du Liberia; Munah Pelham-Youngblood, a aussi agressé physiquement un journaliste. Cette agression fait suite à un autre incident au cours duquel deux journalistes ont été fouettés par un policier.
La tuerie de Brown intervient donc dans un climat de détérioration de la liberté de la presse au Liberia. Par conséquent la MFWA salue l’assurance du gouvernement du Liberia sur son engagement à investiguer proprement le meurtre de Brown et à traduire les auteurs devant la justice.
De tels meurtres par des assaillants non identifiés, si ils ne sont pas résolus, ont le potentiel de répandre la peur non seulement au sein des journalistes mais au sein de la population toute entière. C’est important d’établir le motif du meurtre et de traduire les auteurs devant la justice pour restaurer le calme et la confiance en la capacité de l’état à protéger les personnes et les biens.