MFWA et CFI forment 32 femmes journalistes au Ghana et en Côte d’Ivoire sur l’autonomisation des femmes

La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), en partenariat avec l’agence française de développement des médias, Canal France International (CFI), a formé 32 femmes journalistes, y compris des pigistes, sur l’autonomisation des femmes au Ghana et en Côte d’Ivoire.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour promouvoir l’égalité des sexes dans les médias de ces deux pays, à travers le projet « À voix égales ». L’objectif du projet est de lutter contre les inégalités et les stéréotypes liés au genre tout en promouvant les femmes à tous les niveaux de responsabilité dans les sociétés ivoirienne et ghanéenne grâce à des pratiques médiatiques sensibles au genre.

La formation sur l’autonomisation des femmes a renforcé les compétences et les capacités de leadership des femmes journalistes afin qu’elles se sentent capables de poursuivre leurs aspirations professionnelles et leurs objectifs de carrière, contribuant ainsi à une meilleure représentation des femmes et de leurs préoccupations dans les médias. Elle a également amélioré leurs connaissances sur les concepts, les théories et les fondements du genre et des droits des femmes, les défis et les tendances majeures, ainsi que le rôle des médias dans la promotion de l’autonomisation des femmes.

Photo de groupe des participantes en Côte d’Ivoire avec Agnès Kraidy, présidente du réseau des femmes journalistes et professionnelles de la communication de Côte d’Ivoire (sixième à partir de la gauche)

Lors de son discours d’ouverture de la formation au Ghana, Abigail Larbi, directrice du programme « Médias et bonne gouvernance » de la MFWA, a déploré la diminution du nombre de femmes occupant des postes de rédactrices en chef et de dirigeantes dans les médias, et a encouragé les participantes à se porter candidates à de tels postes.

« Lorsque nous continuons la discussion sur les questions relatives à l’inégalité des sexes et que nous nous enhardissons à parler, nous devenons plus autonomes en tant que femmes. Nous devons occuper des postes importants et être au sommet avec les hommes. Il y a plus qu’assez de place pour les femmes et les hommes », a-t-elle déclaré.

L’atelier de formation a en outre renforcé les capacités des femmes journalistes à défendre et à développer des politiques organisationnelles qui favorisent la représentation des femmes en tant qu’agents du changement.

Les participantes ont également participé à des sessions pratiques de développement d’articles, recevant des conseils pour produire et publier des reportages plus sensibles au genre, afin de contribuer à une représentation plus équilibrée et plus inclusive dans les médias.

(de gauche à droite) Présentation de certains participants aux formations au Ghana et en Côte d’Ivoire

Certain.e.s directeur.rice.s de médias et rédacteur.rice.s expérimenté.e.s ont également été invité.e.s à partager avec les participant.e.s leur parcours et leurs défis en matière de leadership. Des questions telles que la gestion des conflits, la relation superviseur.e-subordonné.e, la concurrence hommes-femmes, la prise de parole en public et la présence en ligne ont été mises en évidence.

(de gauche à droite) Akushika Acquaye, responsable du service télévision de Ghana Television (GTV), Kwaku Owusu Peprah, directeur de chaîne de Multimedia Group au Ghana, Monique Kacou, Directrice de la Radio Alliance Terre Mer (ATM) en Côte d’Ivoire

Certaines des journalistes participantes ont fait part de leurs commentaires sur la formation.

Christiana Anyang-Mintah, de la Ghana Broadcasting Corporation, a déclaré à l’équipe : « Cet atelier a été très instructif. Je suis devenue plus consciente de moi-même. Je retiens également des leçons sur la manière de mieux travailler avec les individus de mon environnement professionnel ainsi qu’avec les personnes extérieures susceptibles d’influencer mon travail d’une manière ou d’une autre. Je produirai davantage de reportages sensibles à la dimension de genre que je ne le faisais avant de participer à cette formation.

Ci-dessous, une capture d’écran de la publication d’une participante sur Facebook :

En septembre 2023, la MFWA et CFI ont lancé le projet A Voix égales pour renforcer les capacités des professionnelles et professionnels des médias à établir et développer des politiques organisationnelles et éditoriales qui promeuvent une meilleure représentation des femmes et une représentation plus équilibrée des genres.

À l’issue d’un processus de sélection compétitif, huit médias – quatre en Côte d’Ivoire et quatre au Ghana – ont été retenus comme bénéficiaires du projet. Les responsables des médias sélectionnés ont également participé à des séances de coaching et de mentorat au cours desquelles ils ont été formés à prendre davantage conscience de la question du genre et à mettre en place des politiques sensibles à la question du genre dans leurs salles de rédaction. Par exemple, Mambo Mariétou, la directrice de Radio Soleil CI+ en Côte d’Ivoire, a expliqué l’impact du projet sur son média, lors d’une conversation avec la MFWA :

« Nous avons mis en place une émission axée sur le genre et introduit un programme pour les jeunes filles intitulé « Entre Nous Filles ». Nous avons également revu le contenu de l’émission pour femmes déjà existante, « Entre Nous Femmes ». Afin de promouvoir la mixité au sein de la rédaction, nous avons également recruté une jeune animatrice qui commencera bientôt à animer notre nouvelle émission, « Planète Soleil », où nous aborderons différents sujets. Nous sommes également en train de développer une politique de genre ».

Au Ghana, le responsable des programmes de Radio Justice, Yunus Mumuni, a également déclaré : « Outre les formations très instructives pour notre personnel, les sessions de coaching entre pairs pour les directeurs de médias nous ont aidés à mettre en place un certain nombre d’initiatives. Nous avons conçu une nouvelle émission intitulée Agenda 30%. Elle sera animée par l’un de nos reporters qui a bénéficié des formations sur le reportage sensible au genre et proposera des discussions sur la représentation des femmes dans la gouvernance en général et en particulier en vue des élections de 2024 au Ghana. Nous avons également une journaliste qui présente l’émission The Super Morning le jeudi ; auparavant, l’émission était animée uniquement par des hommes. »

Toujours au Ghana, le directeur général d’A1 Radio, William Jalulah, a déclaré : « Grâce au renforcement des capacités dans le cadre du projet A voix égales, nous avons créé une nouvelle émission intitulée « A Voix Egales ». Elle est animée par Humul-Khrusum Tahiru, l’une des bénéficiaires de la formation dispensée dans le cadre du projet. Je suis également en train de mettre en place un desk « genre » dans la salle de rédaction, où les sujets liés au genre seront traités et produits ».

L’émission Equal Voices sur A1 Radio, au Ghana, animée par Humul-Khrusum Tahiru, une bénéficiaire des formations sur le reportage sensible au genre et l’autonomisation des femmes dans le cadre du projet A Voix égales

Jusqu’à présent, 40 journalistes – hommes et femmes – ont bénéficié de formations sur la prise en compte de la dimension de genre et l’autonomisation des femmes dans le cadre du projet et ont reçu un encadrement et un coaching pour le développement d’articles de qualité afin de produire et de publier des reportages plus sensibles à la dimension de genre.

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