La liberté de la presse a subi de graves attaques en Afrique de l’Ouest par les forces de sécurité, en particulier la police, qui s’est acharnée contre les journalistes et les professionnels des médias. En l’espace de 38 jours (du 5 janvier-12 Février 2017), 30 professionnels des médias ont été arrêtés, détenus, et/agressés par les forces de sécurité, suscitant ainsi des craintes que les acquis obtenus au cours de ces années dans le domaine de la liberté de la presse et de la liberté d’expression en pourraient être compromis.
Les 30 victimes; composés de 15 journalistes et 15 techniciens ont été arrêtés, détenues et/agressées dans 10 incidents différents dans quatre pays, à savoir; le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo. Le Nigeria a enregistré six incidents, la Côte d’Ivoire en a enregistré deux, tandis que la Guinée et le Togo ont enregistré chacun un incident.
Au Nigeria, sept journalistes ont été arrêtés et détenus durant la période. En Côte d’Ivoire, six journalistes ont été arrêtés et détenus dans un seul incident tandis qu’un journaliste chacun a été affecté en Guinée et en Côte d’Ivoire, portant à 15 le nombre total de journalistes affectés. En ce qui concerne les autres professionnels des médias, neuf employés d’une entreprise d’imprimerie de presse ont été arrêtés dans un seul incident. En Côte d’Ivoire, six techniciens travaillant à la station de télévision nationale ont été arrêté dans un seul incident.
Les détails des incidents au Nigeria tels que présenté dans un rapport sur la liberté de la presse du mois de janvier, montre une tendance croissante de l’intolérance de la part des agents des forces de sécurité. Douze jours après l’arrestation et la détention de six techniciens de la chaine de télévision nationale, la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) le 31 janvier, un autre groupe de six journalistes de quatre organes de médias ont été arrêtés par le groupe paramilitaire, la Gendarmerie. Ils sont accusés de ce que les autorités décrivent comme publication de «fausse information» et incitation des soldats à la révolte. Leur arrestation a été ordonnée par le Procureur Général de la République, Adou Richard Christophe.
Les journalistes- Coulibaly Vamara et Hamadou Ziao, du journal Inter; Bamba Franck Mamadou, deNotre Voie, Gbané Yacouba et Ferdinand Baily de Le Temps aussi bien que Jean Bedel Gnago, le correspondent de Soir Infoà Aboisso – ont publié des articles qui prétendaient que le gouvernement aurait versé des primes aux soldats qui se sont révoltés dans la ville d’Adiake, des publications que le Procureur Général de la République a jugé comme étant une «atteinte à la sureté nationale». Les journalistes ont été interrogés au quartier général de la gendarmerie avant d’être placés en détention au camp de la gendarmerie le 12 Février et relâchés deux jours plus tard.
En Guinée, une reporter de Radio Lynx, Mariam Kouyaté, a été agressée le 1erFévrier 2017 par les autorités d’un hôpital de la capital Conakry qui l’ont soumise à d’intenses interrogatoires. Elle a été par la suite amenée à un poste de police pour d’autres interrogatoires et forcée de supprimer les photos qu’elle a prises des infrastructures délabrées de l’hôpital.
Le 7 Février 2047, Robert Avotor, un journaliste travaillant avec le journal bihebdomadaire L’Alternative a été agressé par un groupe de gendarmes tandis qu’il reportait sur un conflit foncier. Il a été arrêté, menotté et forcé de supprimer les photos qu’il avait prises des scènes des échauffourées.
Ces violations ci-dessus représentent des souvenirs effrayants des violations massives des droits de l’Homme, y compris les violations des droits à la liberté d’expression dans la sous-région durant l’époque des années 1970 et 80 des dictatures militaires. Cependant, tous les quatre pays dans lesquels ces violations se sont produites ont des cadres légales qui garantissent la liberté des médias.
Au regard de tout ce qui précède, la MFWA, demande urgemment aux autorités dans la région de l’Afrique de l’Ouest, en particulier, le Nigeria, la Côte d’Ivoire de respecter les constitutions nationales aussi bien que les traités internationaux qui les recommandent de promouvoir et de protéger la liberté de la presse et la liberté d’expression. La MFWA exhorte aussi tous les pays dans la région à prendre des mesures qui s’imposent pour mettre fin aux agressions croissantes sur les journalistes et ceux qui travaillent dans les médias.