Il y a une recrudescence de commentaires politiques inflammatoires sur les ondes ghanéens si bien que, si rien n’est fait, cela pourrait compromettre la durabilité de la démocratie du pays.
Le dernier incident est celui des propos tenus par M. Koku Anyidoho, le Secrétaire Général Adjoint du parti d’opposition National Democratic Congress (NDC), qui a suscité beaucoup de controverses. Dans une interview sur la station de radio Happy FM basée à Accra, Anhyidoho a dit qu’il y aura un coup d’état au Ghana. Au lendemain il a été arrêté en plein conférence de presse à Accra.
Évidemment, la déclaration de Koku Anyidoho était imprudente et mérite toutes les condamnations qu’elle s’est attirée de la part de tous les individus bien intentionnés et des institutions à travers le pays.
Cependant, c’est important de préciser que des déclarations similaires ont été faites par le passé par des politiciens, notamment une récente menace de mort proférée par le député d’Assin Central, Kennedy Agyapong, contre un concitoyen durant une émission en directe. De façon surprenante, la police n’avait posé aucun acte à cet effet et à plusieurs autres occasions. Nous pensons que l’action rapide prise contre Anyidoho démontre une nouvelle volonté de la part du service de police à mettre fin à l’impunité pour tels commentaires imprudents, quel que soit le statut et l’affiliation politique de la personne impliquée.
Tout en condamnant les commentaires regrettables d’Anyidoho, nous voudrions aussi exprimer notre déception vis-à-vis Kwame Afrifa Mensah, le présentateur de l’émission Epa Ho a Daben sur Happy FM pour le traitement à la légère des débordements incendiaires du politicien. Après une mise en garde timide, le présentateur a visiblement encouragé Anyidoho, au lieu de condamner fermement sa déclaration pour en neutraliser l’effet.
Les médias ont été au cœur de presque tous les cas de commentaires imprudents et inflammatoires, et ceci équivaut à un abus de confiance et de responsabilité. Par conséquent, nous appelons les médias, en particulier les présentateurs radios, à assumer leur responsabilité entière en désapprouvant les commentaires et déclarations qui ont le potentiel de compromettre notre régime démocratique.
Nous sommes aussi déçus de la position des responsables du NDC qui étaient présents à la conférence de presse lorsqu’Anyidoho a été arrêté. La fameuse déclaration de coup d’état a été faite à la veille sans que le parti NDC l’ait officiellement condamnée ou s’y soit désassocié. Cette circonstance, en plus des protestations des dirigeants du parti durant l’arrestation d’Anyidoho donne une mauvaise image au principal parti d’opposition au Ghana.