Les Journalistes Ghanéens Doivent se Lever Contre la Tyrannie, l’Intimidation

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Les derniers incidents d’assauts contre les journalistes au Ghana peint un tableau sinistre de la situation de la sécurité des journalistes dans le pays et la tendance doit être combattu avec tous les pouvoirs dont disposent les médias.

En particulier, la MFWA trouve très alarmant l’actuelle avalanche d’attaques physiques contre les journalistes ghanéens à la fois par des acteurs étatiques et non-étatiques.

Le 10 Avril 2018, nous avons rapporté que 17 journalistes avaient été  agressés physiquement au cours des 15 derniers mois. Le rapport faisait suite aux brutalités de la police contre Latif Idris, un reporter de Joy News qui couvrait un évènement à la direction général du Service de la Police à Accra.

Suite à ce rapport, il y eut de nombreuses assurances de la part de la police garantissant comme quoi la tendance croissante des abus contre les journalistes sera endiguée. En effet, suite au classement controversé du Ghana comme ayant un environnement de presse le plus libre en Afrique par Reporters Sans Frontières, de nombreux officiels du gouvernement y compris le Ministre de l’Information ont réitéré l’engagement du gouvernement à la protection des droits des journalistes. Aussi durant, le récent évènement de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse que le Ghana vient d’accueillir, le Ministre de l’Information et même le Président du Ghana ont donné des assurances sur la protection et la sécurité des journalistes.

La MFWA est donc profondément consternée au regard de l’incident du 4 Mai 2018 dans lequel une certaine Hajia Fati, connue pour être une activiste du New Patriotic Party (NPP), a agressé Ohemaa Sakyiwaa; une reporter de la radio Adom FM à Accra. Cet incident est particulièrement outrageux et embarrassant étant donné que cela se produit juste un jour après le Ghana ait accueilli le monde entier pour la célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, et surtout au siège du parti au pouvoir le New Patriotic Party(NPP).

Ceci est la seconde fois en ces derniers temps que Hajia Fati a agressé des journalistes. Le 31 Janvier 2018, elle a menacé Kwakye Afreh-Nuamah, un journaliste du groupe TV3 à Accra; pour avoir porté plainte à la police contre sa collègue, une certaine Hajia Boya Musah. Hajia Musah à la veille avait menacé de mort le journaliste qu’elle a accusé de critiquer continuellement  les performances du Ministre des Ressources Hydrauliques et de l’Assainissement.

L’agression sur le reporter d’Adom FM est la seconde du genre  au siège du NPP en l’espace de cinq mois. Dans le premier incident qui a lieu le 21 Décembre 2017, quatre journalistes de trois organes des médias ont été brutalisés par des agents de sécurité du parti lorsqu’ils couvraient une manifestation au siège du parti. Ce qui est regrettable, les responsables du parti n’ont pas réagi sur l’incident malgré une vague de condamnations, y compris une pétition de la MFWA au Président par intérim du parti ; M. Freddie Blay, pour s’assurer à ce que les coupables soient punis.

Malgré le fait que le NPP, à travers son Secrétaire Général; John Boadu, publié un communiqué pour condamner la dernière attaque sur Ohemaa Sakyiwaa, le communiqué est venu trop tardivement et donne peu d’assurance. En premier lieu, la réaction vient après trois jours d’appels passionnants, de condamnations et de menaces de boycotts. Deuxièmement, le communiqué affiche une attitude de déni en qualifiant de “prétendu’’  l’acte d’agression malgré le fait que l’auteur l’ait avoué au cours des interviews.

Nous félicitons le Groupe Multimedia pour avoir officiellement porté plainte sur l’incident à la police et exhortons la police à garantir la justice.

Nous félicitons aussi toutes les autres organisations des médias et journalistes qui ont pris position contre les attaques qui se produisent contre les journalistes et exhortons les medias à prendre leur destin en main en faisant preuve de solidarité et en se mobilisant pour lutter contre la menace croissante de la tyrannie et de l’impunité.