Forces de Sécurité de l’Etat — surtout la police, l’Armée et les agents de renseignements —sont les violateurs principaux du droit à la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest, a indiqué le dernier rapport de suivi de la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA). Ce rapport intitulé West Africa Free Expression Monitor, analyse les incidents de violations de la liberté d’expression au sein de la région pendant la période septembre-décembre 2014.
Selon le rapport, les forces de sécurité de l’Etat ont commis plus d’une moitié des violations des droits à la liberté d’expression signalées pendant la période. Le rapport indique également que le niveau des violations des droits à la libre expression commises par les forces de sécurité correspond aux conclusions du rapport de suivi précédent de la MFWA pour la période mai-août 2014, dans lequel les forces de sécurité ont été les auteurs principaux des violations.
Dans le rapport récent, la MFWA a conclu que les forces de sécurité ont commis 19 sur le nombre total de 37 violations signalées de septembre à décembre 2014. Les incidents de violations signalés ont été sous forme d’attaques or de menaces (9 incidents); d’arrestations et de détentions arbitraires (4); de violations du droit à la réunion (3); de censures, d’amendes et même de meurtres (1 chacune).
Les violations perpétrées par les forces de sécurité ont eu lieu au Bénin (5 incidents); en Guinée et en Sierra Leone (4 chacune); au Libéria (2); en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée-Bissau et au Nigeria (1 chacun).
“En tant qu’agents de l’Etat, les forces de sécurité sont obligées par le droit international de respecter et de protéger le droit à liberté d’expression”, a affirmé Anjali Manivannan, responsable de programme pour le Suivi et les Campagnes pour la Liberté d’Expression de la MFWA.. “Par conséquent, il est regrettable que nous assistions à une situation où ceux à qui incombe la réalisation des droits sont les violateurs les plus importants de la liberté d’expression.”
Le rapport a indiqué que le nombre total des incidents de violation signalés en Afrique de l’Ouest est passé de 38 au cours du deuxième trimestre de 2014 à 37 au cours des quatre derniers mois de l’année.
Le dernier West Africa Free Expression Monitor analyse les incidents de violations dans tous les 16 pays de l’Afrique de l’Ouest — les 15 Etats-membres de la CEDEAO et la Mauritanie —de septembre à décembre 2014. Il met en exergue les types de violations; les auteurs des violations; et les pays où les violations ont eu lieu pendant cette période.
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