Les autorités guinéennes ont interdit à un groupe de journalistes de procéder avec une marche de soutien à leur confrère détenu, Amadou Diouldé Diallo.
Les journalistes déçus soutiennent que le délit reproché au journaliste a été commis par voie de presse et relève donc de la loi L002 portant sur la liberté de la presse selon laquelle les délits de presse sont dépénalisés en Guinée.
Le collectif avait déposé une lettre d’information à la mairie de Kaloum. Mais à la dernière minute, le 30 mars, 2021, cette dernière a interdit la marche à cause de l’état d’urgence sanitaire selon les dire du vice maire. Abdoul Malick porte-parole de ce collectif, a déclaré au téléphone de la MFWA que « C’est une interdiction illégale. Mais, compte tenu de l’environnement, nous nous plions ». Il ajoute que les journalistes comptent faire une marche virtuelle, pour marquer cette journée.
Interdit de marcher à Conakry, les journalistes se sont retrouvés à la Maison de la presse le lendemain pour lire la déclaration qui était dédiée au ministre de la justice si la manifestation avait été autorisée.
Pour rappel, le journaliste et historien Amadou Diouldé Diallo a été inculpé, le 1er mars 2021 pour « Offense au chef de l’État et diffamation ». Placé sous mandat de dépôt, il est depuis cette date, détenu à La Maison centrale de Conakry.
« À supposer que M. Diallo soit reconnu coupable d’offense au chef de l’Etat, il ne pouvait être condamné qu’à une amende allant de 1 à 5 millions Gnf, selon l’article 105 de la liberté de la presse. Toutefois, afin de contourner l’application stricte de la loi, la justice guinéenne a décidé de le mettre en détention préventive pour une période que nous ne saurions dire », avait protesté le Collectif dans une déclaration lors de la manifestation virtuelle.
« L’histoire retiendra que les autorités communales de Kaloum se sont rendues complices de la violation de la Constitution qui nous autorise à manifester et de la tentative du musellement de la presse dans notre pays », poursuivit la déclaration.
Affirmant que la presse guinéenne est en danger, le Collectif de soutien à Amadou Diouldé Diallo a invité l’ensemble des journalistes, des associations professionnelles des médias, des organisations de la Société Civile, des ONG de défense des droits Humains à dénoncer la violation de la Loi L002 portant sur la liberté de la presse en Guinée.
La Fondation des médias pour l’Afrique de l’ouest est très préoccupée par la détention d’Amadou Diouldé Diallo et se joint à la fraternité des médias en Guinée pour demander la remise en liberté du journaliste. Nous soutenons que Diallo ne devrait pas être emprisonné pour des propos qu’il a tenus à la radio, tant les délits de presse sont dépénalisés en Guinée.