Le Procureur du Niger a formulé une requête de trois ans d’emprisonnement en l’encontre de plusieurs leaders influents de la société civile qui croupissent en prison depuis le mois de mars dernier pour avoir mené une vague de protestations populaires contre la loi de finance 2018 du pays.
Les 24 activistes arrêtés au cours du mois de mars dernier, y compris Ali Idrissa, responsable du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB), Moussa Tchangari, le secrétaire général de l’association Alternative espaces citoyens (AEC), et Nouhou Arzika, le président du Mouvement pour la promotion de la citoyenneté responsable (MPCR) ont été présentés devant la justice lors d’un procès le 10 Juillet 2018 à Niamey, dans la capitale du Niger.
D’après notre correspondent au Niger, il leur est reproché d’avoir défié l’interdiction de manifestation et sont accusés de dégradation de biens publics.
Le Niger a été secoué depuis Octobre 2017 par des manifestations de demande de révision de la loi de Finance 2018 qui est considérée comme trop austère et antisociale. Une des critiques majeures contre la loi est qu’elle accorde des largesses fiscales excessives aux sociétés de télécommandions aux dépens des citoyens.
Plusieurs organisations de la liberté d’expression; y compris la MFWA avaient condamné les arrestations des activistes au cours du mois de mars dernier comme une violation de la liberté d’expression et ont demandé leur remise en liberté.
Les avocats des accusés ont dit que leurs clients n’ont commis aucun crime et ont plaidé pour leur libération, tandis que le procureur de la république a requis trois ans de prison contre les leaders de la société civile. Le verdict final est attendu le 24 Juillet 2018.
″Les infractions pour lesquelles nos clients sont poursuivis ne sont pas constituées en droit, nous estimons qu’ils vont bientôt recouvrer leur liberté″, a affirmé Ali Kadri, un des avocats de la défense.
La MFWA demande aux autorités du pays de libérer sans condition les activistes et de respecter les droits aux réunions et manifestations pacifiques garantis par la constitution du Niger.