La MFWA se Félicite de la Libération d’un Journaliste Nigérian et Demande l’Abandon des Charges Retenues contre Lui

0
541
FILE PHOTO: Mr Agba Jalingo inside the courtroom

La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) se félicite de la libération du journaliste Agba Jalingo après 174 jours de détention et appelle les autorités nigérianes à abandonner toutes les charges retenues contre lui.

Agba Jalingo, éditeur du journal Cross River Watch, qui est jugé pour trahison, a été libéré sous caution le 13 février 2020. Le journaliste a versé une caution de 10 millions de nairas (environ 27 300 dollars) à la Haute Cour fédérale de Calabar, suite à la demande libération sous caution par son avocat, Attah Ochinke.

Le journaliste a été arrêté le 22 août 2019, après avoir publié un rapport prétendant que le gouvernement de l’État de Cross River avait détourné des fonds alloués dans le budget de l’État pour la création d’une banque communautaire. Il a passé un total de 174 jours dans une cellule de police et en prison alors que son procès faisait objet de polémique.

Bien qu’il ait été arrêté après ladite publication, Jalingo est accusé de trahison en relation avec son soutien présumé à l’activiste politique, l’appel à la révolution d’Omoyele Sowore au Nigeria. Il est accusé de trahison, de terrorisme et de tentative de renversement du gouvernement de l’État de Cross River. Les poursuites sont dirigées par le procureur général de l’État de Cross River, Tanko Ashang, et le directeur du ministère public au ministère de la justice, Greg Okem.

L’octroi de la libération sous caution par le juge Sule Shuaibu fait suite au rejet de deux demandes antérieures par le juge Simon Amobeda, qui avait auparavant traité l’affaire à la Haute Cour fédérale de Calabar. Le juge Amobeda a été forcé de se retirer de l’affaire après que ses remarques privées, jugées préjudiciables à Jalingo, aient fait l’objet d’une fuite.

Les remarques du juge Amoeba ont déclenché un appel à la libération de Jalingo de la part de plusieurs organisations, y compris les syndicats. Dans une lettre au procureur général du Nigeria datée du 10 février 2020, le président du Nigeria Labour Congress (NLC), Ayuba Wabba, a déclaré que “le travail de M. Jalingo semble dégager un parfum de persécution et non de poursuites”.

Lors de sa deuxième comparution, le 4 octobre 2019, Jalingo a été amené au tribunal avec des menottes. Dans un épisode qui enfreint les principes les plus élémentaires d’un procès équitable, le juge Amobeda a, le 23 octobre, autorisé des témoins à témoigner contre l’accusé sans révéler leur identité.

À la lumière de ces procédures scandaleuses, le MFWA ne peut qu’être d’accord avec le Congrès du Travail du Nigeria pour dire que le procès de Jalingo est une persécution. L’ensemble du processus représente un cas flagrant d’abus de pouvoir pour intimider et réduire au silence un journaliste critique. Nous nous félicitons donc de la libération sous caution de Jalingo et demandons aux autorités nigérianes d’abandonner toutes les charges retenues contre le journaliste qui n’aurait pas dû être arrêté en premier lieu.