La Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) salue la décision majeure de la Cour africaine des droits humains et des peuples du 28 mars 2014 qui réaffirme énergiquement l’obligation des pays de protéger les droits des journalistes à exercer librement leur profession, sans qu’ils fassent l’objet d’intimidation et de harcèlement.
La décision de la cour basée à Arusha, qui est l’instance judiciaire la plus importante du continent, a également rendu justice à la femme et à la famille du journaliste burkinabè célèbre qui luttait contre la corruption, Norbert Zongo, qui a été assassiné en 1998. Bien que l’enquête qui a ensuite été menée ait impliqué certains responsables du gouvernement et éléments de sécurité, la famille du défunt croyait que, jusqu’à la décision du 28 mars, justice ne lui a pas été rendue.
Le verdict a fait suite à une plainte déposée auprès de la Cour par Geneviève Zongo, femme du journaliste défunt, grâce au concours d’une équipe de juristes multinationale du Burkina Faso, du Sénégal, de la Tanzanie et du Nigeria.
“La Cour a statué que le manquement de la part d’un gouvernement de chercher et de demander avec diligence des comptes aux responsables de l’assassinat d’un journaliste intimide les médias, a un effet effrayant sur la libre expression, viole les droits des journalistes et met en danger la vérité et ne devra pas être permis”, a rapporté le Guardian, un journal basé au Nigeria.
Pour plusieurs années, la MFWA et ses partenaires ont fait pression sur le gouvernement du Burkina Faso pour qu’il recherche les tueurs de Zongo et de trois autres personnes qui ont été assassinés en 1998. Par conséquent, la MFWA a nommé sa revue périodique de libre expression Zongo-Giwa, en l’honneur de Zongo et de Dele Giwa, un autre grand journaliste nigérian qui a été assassiné en 1986.
La MFWA continue à éprouver de la commisération pour les familles de tous les journalistes assassinés et félicite Mme. Zongo de la ténacité dont elle a fait preuve dans la poursuite de la justice. La MFWA félicite également l’équipe des juristes qui a soutenu la veuve de Zongo pour son engagement à la promotion des droits humains et de la liberté d’expression.
Pour d’amples détails sur l’histoire de la mort de Norbert Zongo, de l’affaire et de la décision de la Cour, voir ce rapport sur le site Web de la Cour.