#JIF2023 : Les gouvernements et les prestataires de services doivent s’engager à garantir l’égalité numérique entre les hommes et les femmes

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) rend hommage à toutes les femmes d’Afrique de l’Ouest.

Cette année, le thème de la journée internationale de la femme est : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ».

Le moment ne pouvait être mieux choisi pour que le monde lance un appel à l’action axé sur la technologie et l’innovation numérique en tant qu’outils permettant d’atteindre une égalité entre les hommes et les femmes en 2023 ! En effet, à l’ère du numérique, des études montrent que 60 % de l’économie mondiale est numérique.

De nos jours, de nombreuses personnes adoptent des modes de vie ‘‘connectés’’ et il y a des appareils numériques adaptés à la plupart des situations. Il est donc préoccupant de constater que les femmes demeurent désavantagées par ce ‘‘fossé numérique’’ qui existe entre les hommes et les femmes.

Des études, notamment celle de l’Alliance for Affordable Internet (A4AI), une coalition mondiale qui s’efforce de réduire le coût de l’accès à l’internet dans les pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires, montrent qu’il existe un déséquilibre numérique de 30,4 % en moyenne entre les hommes et les femmes, 52 % des hommes étant plus susceptibles d’être en ligne que les femmes dans les pays les moins avancés.

En outre, par rapport aux hommes, moins d’un tiers des femmes (29 %) sont susceptibles d’utiliser l’internet. Pour combler ce fossé, il est nécessaire d’encourager davantage de femmes à devenir des citoyennes numériques.

Les gouvernements, les organisations de la société civile et les femmes elles-mêmes ont leur rôle à jouer pour changer la situation. Toutefois, il faut insister sur le besoin pour les prestataires de services numériques de rendre leurs services plus soucieux de la dimension du genre.

L’Union internationale des télécommunications (ITU) prescrit que, dans l’idéal, personne ne devrait dépenser plus de 2 % de son revenu mensuel en données mobiles.  Toutefois, dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, où les femmes sont les plus vulnérables, les gens ont tendance à dépenser une plus grande partie de leur revenu en données mobiles.

Selon le dernier rapport mondial sur la tarification des données mobiles, l’Afrique subsaharienne abrite cinq des dix pays où le coût des données mobiles est le plus élevé. Le coût élevé des données est en soi rédhibitoire, mais en raison d’une inégalité salariale persistante entre les hommes et les femmes dans le monde, les femmes ont tendance à dépenser plus d’argent pour l’achat de ces données mobiles. Cette tendance est encore plus marquée dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.

Pour que le coût des données ne soit plus un obstacle à la participation des femmes dans l’espace numérique, en particulier en ligne, les prestataires de services numériques devraient réduire le coût des données mobiles, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.

De plus, les femmes ont tendance à se tenir à l’écart des plateformes numériques, notamment des réseaux sociaux, en raison des abus en ligne dus au manque de protection des données et de la vie privée. Par ailleurs, l’évaluation de l’habileté numérique des hommes et des femmes en Afrique montre que celle des hommes est disproportionnée par rapport à celle des femmes. La faible protection des données des utilisateurs par les prestataires de services tend à mettre en danger les quelques femmes présentes sur les plateformes numériques, car elles constituent le groupe le plus vulnérable sur la toile.

Conformément au thème de cette année, les femmes elles-mêmes doivent faire des efforts non seulement pour utiliser les services numériques, mais aussi pour innover, contribuer et être compétitives dans l’espace numérique. Les femmes sont donc encouragées à apprendre à se servir des nombreux outils et logiciels de création numériques et technologiques émergents et à les maîtriser.

Les gouvernements se doivent d’investir dans des campagnes et des programmes visant à accroître le nombre de femmes ayant des connaissances et des compétences numériques, et les organisations de la société civile doivent intensifier leurs activités de sensibilisation.

Partagez cette histoire!

Histoires liées