Bien avant le confort de la recherche d’informations sur des appareils de la taille d’un portefeuille, il y avait la radio, qui était à l’époque une forme de communication populaire qui fournissait des nouvelles et des divertissements depuis son apparition au début du 20ème siècle. La radio a révolutionné la façon dont des millions de personnes accédaient à l’information et, près de 100 ans plus tard, elle est toujours la plateforme médiatique la plus consommée au monde.
En l’honneur des avancées monumentales réalisées dans la lutte pour la liberté d’expression et l’égalité des sexes sur les ondes radio, la MFWA célèbre la proclamation par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) de la Journée mondiale de la radio, une journée internationale annuelle célébrée le 13 février, avec pour objectif de sensibiliser sur la pertinence de la radio et d’inciter les décideurs politiques “à établir et à fournir un accès à l’information par la radio ; ainsi qu’à renforcer le travail en réseau et la coopération internationale entre les radiodiffuseurs”.
La puissante capacité de la radio à atteindre des millions de personnes au quatre coins du monde signifie qu’elle a le pouvoir de modeler la perception du pluralisme dans une société. Avec des représentations variées et multiples de l’opinion et des programmes représentés à la radio, une représentation distincte des hommes et des femmes à la radio peut donner une image juste de l’hétérogénéité de l’humanité, ouvrant ainsi les mentalités à des perspectives jamais imaginées auparavant. De plus, les différentes variations de musique et de langage permettent au contenu radiophonique d’être plus largement compris et accepté par un plus grand nombre de personnes à travers le monde.
Cette année, la Journée mondiale de la radio est axée sur la diversité et s’articule autour de trois thèmes principaux :
- Plaider en faveur du pluralisme dans le paysage radiophonique, avec un mix de radiodiffuseurs publics, privés et communautaires.
- Encourager la diversité dans les salles de rédaction, grâce à des équipes aux profils variés
- Promouvoir la diversité éditoriale et la diversité des programmes pour un large spectre d’audiences.
“L’UNESCO accorde une attention particulière à la promotion d’une plus grande participation des femmes dans l’industrie de la radio”, a dit Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO, dans un message. “Les Indicateurs d’égalité des genres dans les médias participent ainsi à mesurer le degré de sensibilisation, dans les médias et les contenus produits, à l’égalité des genres, en permettant d’évaluer concrètement les progrès accomplis – et ceux qui demeurent encore à faire – pour donner plus de place à la diversité”.
À la MFWA, une grande partie de notre impact a tourné autour de l’utilisation de la radio pour diffuser notre message de liberté d’expression et de bonne gouvernance. Dans d’autres cas, nous avons plaidé pour la responsabilisation des responsables publics qui ont injustement fermé des stations de radio. Par exemple, en mai dernier, la National Communications Authority (NCA) du Ghana, un organe de régulateur des fréquences de radiodiffusion et de télécommunication dans le pays, a fermé Radio Gold et Radio XYZ, deux stations basées à Accra et proches du parti principal de l’opposition du pays, le National Democratic Congress (NDC).
Bien que nous apprécions la nécessité pour la NCA de faire respecter sa réglementation, nous avons trouvé inacceptable que les locaux d’une station de radio soient envahis par du personnel de sécurité armé, et nous avons été profondément préoccupés par la fermeture de ces stations, qui servaient de source d’informations, de nouvelles et de divertissement pour des milliers d’auditeurs à Accra.
Nous avons également trouvé regrettable que la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), l’organe de régulation des médias du Bénin, ait fermé Soleil FM, une radio privée, alors que la station avait pris des mesures pour honorer ses obligations statutaires envers la HAAC. A l’époque, nous avions demandé à la HAAC d’assouplir sa position et de permettre à la station de radio de renouveler sa licence. La station reste fermée.
Au nombre des autres stations de radio qui ont été fermées l’année dernière, on peut citer JAY FM au Nigeria (qui a eu lieu à un moment critique avant les élections nationales), Radio Continental FM en Guinée et Ado FM, qui ont été ré-ouvertes en novembre 2019. Plus récemment, King FM et Digital FM de Gambie ont été fermées en janvier 2020.
Par ailleurs, nous avons utilisé la radio comme une plateforme pour promouvoir la bonne gouvernance et la liberté d’expression. Suite à une intervention de la MFWA, le Sénégal a renforcé ses mesures de sécurité routière. En partenariat avec SUD FM, nous avons mené une campagne radio sur la question de la forte incidence des accidents de la route dans le pays, qui a touché plus de 350 000 auditeurs.
Le MFWA reconnaît le pouvoir que possède la radio à façonner une société et nous sommes aux côtés de l’UNESCO pour utiliser la diversité et le pluralisme afin de transformer les communautés. Nous continuerons à faire pression sur les décideurs politiques pour qu’ils accordent aux citoyens et aux journalistes la liberté d’exprimer leur voix sur les plateformes radio et nous ne nous délaisserons pas de surveiller les acteurs locaux et étatiques pour garantir la réouverture des stations fermées pour le plus grand bien du public qu’elles servent.
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