En l’occasion de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse (3Mai 2017), la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest(MFWA) se joint à l’IFEX, le réseau mondial des organisations de la liberté d’expression et des droits de l’Homme pour demander la libération et la fin des poursuites des journalistes en Turquie.
L’appel est contenu dans une pétition adressée à l’Ambassadrice de la Turquie au Ghana ; Penbe Nesrin et ceci fait partie de la campagne des membres d’IFEX pour demander la restauration des libertés individuelles, de la presse et de la liberté d’expression en Turquie.
«Depuis la tentative de coup manqué de l’année passée, la Turquie est devenue le premier pays au monde à emprisonner les journalistes avec près de 150 journalistes qui ont été arrêtés et dont la majorité est toujours en détention. Durant les mois après le coup, plus de 180 organes des médias ont été fermés, des milliers de personnes ont été démis de leur emplois sur la base de leurs croyances ou associations» a noté la pétition.
La MFWA exhorte la Turquie à remplir ses obligations d’après les Conventions internationales et Européennes des droits de l’Homme sur le respect de la liberté d’expression.
Les pétitionnaires ont exprimés l’espoir selon lequel un renouvèlement d’engagement à la liberté d’expression peut être un début de la fin des poursuites des collègues d’IFEX de l’Initiative pour la Liberté d’Expression-Turquie et Bianet, y compris Sanar Yurdatapan et Erol Önderoglu.
Veuillez lire la pétition entière ci-dessous
ATTN: Penbe Nesrin,
Ambassade de Turquie
L8 Block 1 Section 17B
Labone Abafum Crescent
Accra
Ghana
3 Mai 2017
Ambassadrice Penbe Nesrin,
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest vous écrit à l’occasion de la Journée Mondiale de la Liberté d’Expression en tant que membre d’IFEX, le réseau mondial de 108 organisations dédiées à promouvoir et à defender la liberté d’expression, pour vous appeler à la restauration complète de la liberté de personnes et de la liberté d’expression en Turquie
Depuis la tentative de coup d’état manqué de l’année passée, la Turquie est devenue le pays au monde qui envoie le plus de journalistes en prison, avec près de 150 journalistes arrêtés, la majorité d’entre eux est toujours en détention. Depuis des mois après le coup, plus de 180 organes des médias ont été fermés, des milliers de personnes ont été licenciés de leurs emplois sur la base de leurs croyances ou associations, et pour leurs connections supposées par les autorités de l’état avec électeurs du « Non » pendant le referendum constitutionnel et les terroristes – tout cela a porté de sérieux coups aux espaces ouverts de dialogues en Turquie. Chaque Etat a le droit de protéger ses citoyens des préjudices, mais ces actions sont allés au-delà des demandes de la protection publique, et sont en train de porter un véritable coup à la culture politique vibrante qui distingue une démocratie de la dictature.
Plus qu’une simple exagération, les pouvoirs décrétés par l’état d’urgence semblent devenir une couverture d’instruments de répression des voix dissidentes. L’extension de la répression aux Kurdes, Alevi et les médias de la gauche non impliqués dans le coup suggère que le décret récemment renouvelé a été abusé au-delà des objectifs fixés pour réprimer des personnes et des groupes qui sont simplement gênants pour le gouvernement au pouvoir, mais qui ne représentent pas de menaces au système démocratique. De nombreuses personnes ont été détenues et punies du fait de leurs désaccords avec les actions ou les politiques du gouvernement élus, ou font partie de ou sont sympathisants d’un groupe minoritaire. En adoptant cette approche, la Turquie est en train de violer les principes de justice des droits humains internationalement reconnus et universellement acceptés-de ce fait attribue la culpabilité par association, non sur la base d’évidence, et punit des personnes pour leurs pensées et croyances, et non pour leurs actes.
Nous croyons que ces abus de l’état d’urgence décrété doivent prendre fin. Nous appelons le gouvernement à suspendre toutes les poursuites en cours dans les tribunaux de la Turquie qui ne répondent pas aux exigences des standards internationaux des libertés d’expression, et de fixer de nouvelles limites aux pouvoirs accordés à l’état d’urgence en vue du respect des obligations de la Turquie selon les conventions internationales et européennes sur les droits de l’Homme.
Nous espérons que le renouvellement de l’engagement pour la liberté d’expression peut commencer avec la fin des poursuites de nos collègues à l’Initiative pour la Liberté d’Expression-Turquie et Bianet, y compris Sanar Yurdatapan et Erol Önderoglu, et de tous ceux qui ont été avec eux durant la campagne de solidarité au rédacteur Özgür Gündem invité l’année passée. Nous lançons aussi l’appel pour l’annulation des peines de condamnation de l’enseignante Ayşe Çelik, punie pour des déclarations de dénonciation du silence à propos des tueries en cours dans le Diyarbakir, et avec qui de nombreuse personnes sont devenues des ‘’co-signataires’’ symboliques de sa déclaration, y compris Sanar.
Madame l’Ambassadrice, les actes tels que ceux d’Ayşe et de nos collègues ne sont pas des actes de terrorismes – c’est plutôt des actes de liberté d’expression. Etant donné que l’extrémisme politique et l’intolérance gagnent du terrain dans le monde entier, le rôle d’une société civile saine et active de la liberté de la presse n’a jamais été aussi important. C’est à travers leur rôle de promotion de débat contradictoire mais pacifique à propos de tel sujet que la démocratie survit et prospère.
En reconnaissance des deux obligations du traité du gouvernement de la Turquie et la contribution vitale de la presse et des groups de la société civile en Turquie, nous appelons le gouvernement à:
- Ramener la détention de la police sans examen juridique à la période normale de quatre jours maximum, et que l’amende et les dispositions de l’état d’urgence soit compatibles avec la Convention Européenne sur les Droits de l’Homme et le Pacte International Relatifs aux Droits Civils et Politiques
- Limiter clairement les charges de terrorisme contre les personnes pour qui: l’évidence des actes de violence existent clairement, où l’intention de commettre des actes de violence est établie, ou qui prônent des actes de violence, et retirer les charges de terrorisme contre tous ce qui n’ont pas commis de tels actes.
- Référer les cas des organes de médias affectés par les récentes fermetures à la justice, et leur permettre d’opérer au moins et ce jusqu’à ce qu’ils ne soient trouvés coupables d’un crime sérieux.
- Renouveler le respect de l’accréditation de la presse par les agents de l’état, et retourner les accréditations confisquées à la presse non coupables d’aucun crime.
Dans l’attende de votre réponse.
Signé
Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest