La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) est profondément préoccupée par la récente vague d’attaques perpétrées contre des stations de radio critiques au Libéria et appelle les autorités du pays à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à cette tendance.
Lors du dernier incident survenu vers 1 :30 le 5 Mars, des agresseurs inconnus ont attaqué Joy FM, une station de radio basée à Monrovia. Les agresseurs ont perturbé la transmission de la station en coupant les câbles reliant l’antenne à l’émetteur. Le Directeur Général de Joy FM estime que l’attaque a été perpétrée ou incitée par des personnes touchées par les critiques de la station sur certaines questions nationales.
«Ce n’est pas un criminel qui est venu chercher des câbles, car ils n’ont pas pris le câble après l’avoir coupé. L’intention était de nuire à l’institution “, a déclaré le directeur général, Emmanuel Dahn, ajoutant que la station” pourrait être interrompue pendant un certain temps “.
Le Directeur estime que les agresseurs veulent finalement faire taire la station de radio critique.
“Joy FM est une station de radio indépendante et parfois, nous exprimons notre critique sur les questions nationales … ceux qui sont impliqués, apparemment, ne veulent pas que nous soyons ici et ils cherchent un moyen de faire taire cette institution”, a-t-il déclaré.
L’attaque sur Joy FM est le troisième acte de violence commis contre une station de radio au Libéria en deux mois. Le 31 janvier 2019, des hommes armés non identifiés ont attaqué Roots FM, également basée à Monrovia. Ils ont coupé des câbles et détruit du matériel, obligeant la station à suspendre ses émissions pendant 24 heures.
Roots FM a de nouveau été attaqué le 10 Février 2019. Cette fois, les agresseurs ont emporté deux émetteurs de radiodiffusion (100 et 500 watts), un amplificateur de 2 kilowatts, un mixeur et un récepteur.
Center for Media Studies and Peace-building (CEMESP), organisation partenaire de la MFWA au Libéria, a condamné l’attaque contre Joy FM, comme un «affront à la liberté d’expression, à la liberté de la presse et à la tolérance», et a exhorté la police à investiguer d’urgence l’affaire et à traduire les auteurs devant la justice.
La MFWA est convaincue que ces attaques peuvent intimider d’autres médias critiques et les journalistes à s’autocensurer. Nous nous joignons donc au CEMESP pour condamner l’attaque perpétrée contre Joy FM et pour appeler les autorités libériennes à prendre des mesures pour protéger les médias dans le pays. Nous appelons également la police à enquêter de manière approfondie sur cet incident et à intensifier les enquêtes sur les attaques précédentes contre Roots FM afin d’amener les auteurs à répondre de leurs actes.