En 2018, Adam Alqali, rédacteur en chef d’African Newspage au Nigeria, est sorti vainqueur de la catégorie de reportage sur les ODD de la Conférence et des prix d’excellence des médias d’Afrique de l’Ouest (WAMECA). Il a remporté le prix lors de la cérémonie WAMECA qui s’est tenue en octobre de la même année à l’hôtel Alisa d’Accra, au Ghana.
En 2022, quatre ans plus tard, Adam a rencontré l’équipe de la WAMECA pour une interview, fortuitement, au même hôtel Alisa d’Accra. C’était un moment de nostalgie pour lui, se rappelant des souvenirs de l’obtention de ce qu’il qualifie d’être sa récompense la plus prestigieuse.
« Je ne peux tout simplement pas expliquer ce que j’ai ressenti lorsque j’ai reçu un courriel de la MFWA m’annonçant que j’avais été retenu ; j’étais désormais parmi les finalistes pour les prix WAMECA 2018 », a-t-il déclaré.
« J’avais gagné pas mal de prix jusqu’alors, mais aucun n’était aussi prestigieux que le WAMECA, et je dois dire que je n’en ai plus gagné d’aussi prestigieux depuis », a ajouté Adam.
En remportant le prix, Adam a reçu un trophée et un prix en espèces lors de la cérémonie. Il a également été intégré au programme de journalisme pour le changement de la MFWA. Mais ce ne sont pas les seuls avantages dont il a bénéficié.
De retour dans son pays, le Nigeria, Adam Alqali a été honoré par l’État de Kano, dont il est originaire, pour avoir remporté le prix. Le Dr Abdullahi Umar Gandunje (décoré de l’Ordre de la République Fédérale, OFR), gouverneur de l’État de Kano, l’a félicité dans une déclaration publiée dans les quotidiens nationaux.
« En tant que lauréat du plus prestigieux prix des médias d’Afrique de l’Ouest, vous avez sans aucun doute prouvé que vous êtes un bon ambassadeur, un journaliste accompli et attaché à l’excellence professionnelle qui a fait la fierté de Kano et du Nigeria », peut-on lire dans le communiqué.
En tant que membre du programme de journalisme pour le changement de la MFWA, Adam a été initié au reportage sur la gouvernance de l’Union africaine et les mécanismes et protocoles de l’organisme continental grâce à un atelier de formation organisé par la MFWA. Le programme de formation s’est tenu à Addis-Abeba en 2019 pour certains journalistes soigneusement sélectionnés à travers l’Afrique.
Cette opportunité de formation, a-t-il dit, a énormément changé l’orientation de sa carrière journalistique.
Vous trouverez ci-dessous des extraits de l’entretien que l’équipe de la WAMECA a eu avec Adam Alqali.
L’équipe WAMECA : Pourquoi vous êtes-vous inscrit ?
Adam : A l’époque, j’ai senti que la WAMECA était une opportunité de faire passer ma carrière au niveau supérieur. J’avais toujours eu cette vision du continent en tant que journaliste. Vous savez, j’ai toujours été intéressé par les affaires africaines. Mais, je ne travaillais pas vraiment dans ce domaine, car il faut des opportunités qui vous exposent aux problèmes et aux individus au niveau continental. Donc, jusqu’alors, je n’étais pas vraiment en mesure de réaliser une percée. Par conséquent, quand j’ai vu WAMECA, j’ai pensé que cela pouvait être l’occasion que j’attendais ; gagner ce prix pourrait ouvrir la voie pour que ma carrière passe au niveau supérieur. J’ai donc décidé de soumettre un article que j’ai rédigé sur « out-of-school children in Nigeria » [article], qui touche un sujet extrêmement grave. Nous avons environ dix millions de jeunes, voire plus, qui ne vont pas à l’école. L’article que j’ai soumis a finalement remporté la catégorie « Reportage sur les ODD » de la WAMECA 2018 et, depuis lors, ma carrière n’a plus jamais été la même.
L’équipe WAMECA : Dites-nous en plus sur l’article et pourquoi vous l’avez rédigé ?
Adam : Il y a des personnages principaux dans l’histoire. Je me souviens de ces deux frères et sœurs, l’un allait à l’école, dans l’une des meilleures écoles de Bauchi, qui est l’un des États du nord-est du Nigeria, et l’autre, qui n’allait pas à l’école, était une apprentie couturière dans sa communauté. Le contraste était donc très frappant lorsque j’ai rencontré ces enfants dans les rues de la ville de Bauchi, et j’ai eu envie de raconter leur histoire au monde entier. Cela valait la peine de le faire. J’ai donc fini par en faire les personnages principaux de mon histoire. Et quand j’ai écrit mon article, je dois avouer que je ne pensais pas que quelque chose en sortirait. Vous savez, en tant que journalistes, ce sont des questions sociales que nous traitons quotidiennement, et puis il s’est avéré que cette histoire allait être ma poule aux œufs d’or.
L’équipe WAMECA : Quel a été votre sentiment lorsque vous avez reçu la confirmation que vous aviez été retenu ?
Adam : Je ne peux tout simplement pas expliquer le sentiment que j’ai éprouvé lorsque j’ai reçu un courriel de la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest me disant que j’avais été retenu, que j’étais passé finaliste pour les prix WAMECA 2018. Je pense que ce sentiment était indescriptible parce que j’avais gagné pas mal de prix jusqu’alors, mais aucun n’était aussi prestigieux que le WAMECA, et je dois dire que depuis, je n’en ai plus gagné d’aussi prestigieux.
L’équipe WAMECA : Finalement, vous avez été invité à Accra et, le soir de la remise des prix, on vous a proclamé vainqueur. Qu’avez-vous ressenti ?
Adam : Je ne peux pas décrire exactement ce que j’ai ressenti, parce que nous étions là, au milieu de journalistes compétents et exceptionnels venus de tous les coins de l’Afrique de l’Ouest, et les noms des finalistes étaient mentionnés en fonction de leur parcours. Il était évident qu’il s’agissait de grands journalistes. Chacun était un grand journaliste dans sa région et son pays respectifs. Ainsi, le fait que j’aie remporté le prix dans la catégorie des reportages sur les ODD a été, je dirais, bouleversant et assez surprenant pour moi car, pour être honnête avec vous, je n’étais pas vraiment optimiste quant à cette victoire.
L’équipe WAMECA : Quel impact ce prix a-t-il eu sur votre carrière ?
Adam : Je dirais que le fait de remporter la WAMECA en 2018 dans la catégorie « reportage sur les ODD », a été un moment décisif dans ma carrière. C’est à ce moment-là que toute ma carrière de journaliste a changé. Comme je l’ai dit plus tôt, j’ai toujours été intéressé par le fait d’amener ma carrière au niveau continental, mais jusqu’alors, une telle opportunité ne s’était pas présentée. C’est donc le fait de remporter le prix WAMECA qui m’a ouvert les portes et depuis lors, au risque de paraître immodeste, je dirais que je suis une partie prenante dans le domaine du journalisme en Afrique.
L’équipe WAMECA : Un dernier mot pour vos collègues journalistes de la région ?
Adam : J’encouragerai mes collègues de toute la sous-région ouest-africaine à soumettre leurs articles à la WAMECA. En effet, je crois que la WAMECA est un évènement unique, et je ne parle pas uniquement au niveau régional. En effet, dans aucune des autres régions d’Afrique, je n’ai vu de prix aussi prestigieux que le prix WAMECA. Par exemple, en Afrique de l’Est ou en Afrique australe, il n’y aucun événement de ce genre. Ce que fait la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest est vraiment unique, vous savez. C’est pour cela que j’encouragerai mes collègues de toute la région, les 15 ou 16 pays d’Afrique de l’Ouest, qui se sentent qualifiés et qui ont écrit des articles dans les différentes catégories, à soumettre leurs articles pour le compte de la prochaine remise des prix de la WAMECA, qui aura lieu en octobre 2022.